En matière de pollution de l’air, la France s’englue dans la complexité et l’immobilisme. Pas d’écotaxe pour les poids lourds, pas de réduction de vitesse, pas de Zones d’Action Prioritaires pour l’Air (Zapa).
Si l’Etat veut bouger, ce sont les élus loaux qui freinent, cèdent à tel ou tel lobby, qui veut des camions pour livrer dans le centre ville, ou des consommateurs et leurs voitures dans les centres commerciaux.
La communication d’Etat est aussi particulièrement incompréhensible. Elle parle de niveaux d’alerte, qui se divisent en niveau d’information et en niveau de recommandation. Le mot alerte est immédiatement dévoyé puisqu’on est dans le conseil. Alerte au feu… mais vous pouvez vous approcher et vous brûler…
La communication est aussi complexe car les situations sont considérées comme devant changer tous les jours. Il faut certains taux de certains polluants déjà constatés pendant une certains durée, pour alerter. On vous dit attention au feu quand vous êtes déjà brûlé ! Et cela change tous les jours… Un petit passage en certains points en dessous des seuils, et l’alerte est terminée… jusqu’au prochain épisode.
Avec des panneaux indiquant des limitations de vitesse non contrôlée, assorties d’amendes symboliques et une communication épaisse comme le brouillard, on comprend que le dossier de la qualité de l’air stagne comme les nuages de particules dans un anticyclone.
Alors pourquoi ne pas faire simple.
D’abord avec une communication nationale forte et claire, émise par un ministère qui ne tergiverse pas, mais répond à une urgence sanitaire.
Avec une communication nationale appuyée sur un service public de l’information, comme toujours aux abonnés absents, quand on parle de cause nationale ! Le pléthorique service public de l’audioviosuel, cinq chaines de télévision et des dizaines de chaines de radios (locales) ne remplit pas la mission qui est la sienne et pour laquelle il bénéficie d’importants moyens publics.
Il devrait évidemment donner l’exemple avec des informations météorologiques annonçant la qualité de l’air, les épisodes de pollution. La météo du service public comme n’importe qu’elle autre nous dit qu’il fera un peu de soleil ou si tomberont des averses, mais ne peut nous dire si l’air sera respirable. La pollution tue plus sûrement que le chaud et le froid !
De même Bison fûté nous dit que les routes seront encombrées ou fluides. Il oublie de nous dire si nous devrons réduire notre vitesse.
Tout se passe donc comme si la France de 2013 était celle de 1990 !
Il faut évidemment une communication stable, adaptée aux saisons, en particulier à la mauvaise saison du chauffage. Les risques apparaissent dans certaines conditions de météo et de température, et pour certains usages. La saison à risques, c’est la saison froide dans sa globalité. Il faut donc lancer les bons messages au début de cette saison pour sensibiliser dans la durée et abaisser la pollution de base, ce qui réduira ipso facto les pointes. Les bonnes habitudes ne se prennent pas du jour au lendemain.
C’est pendant la saison longue que doivent intervenir des réductions de vitesse drastiques. Dès lors, les automobilistes informés, pourront être verbalisés et les forces de l’ordre mobilisées.
A pollution de fond, réponse de fond.