A Grenoble, une cartographie thermique réalisée l’hiver dernier a montré que plus d’un toit sur cinq est une passoire énergétique. La Ville utilise ce constat pour affiner son action dans le domaine de l’énergie. Elle précisera son plan d’action qui pourrait éviter d’ici à 2020, l’émission de 100 000 tonnes de CO2 par le secteur du logement.
Grenoble, les amplitudes thermiques exceptionnelles, de –10° à 40°,entrainent une consommation des logements supérieure à la moyenne de la consommation française. La Ville a organisé en 2006 une grande manifestation en faveur de l’habitat durable, en direction des maîtrises d’ouvrage et d’oeuvre, des entreprises et des usagers. Elle a décidé une nouvelle opération, la réalisation d’une thermographie infrarouge aérienne du bâti de la Ville. L’opération globale permet d’engager de diagnostics énergétiques et de travaux d’économies d’énergies.
En janvier en en mars 2007 aux heures les plus froides où la consommation énergétique est la plus forte ( et les déperditions ) un hélicoptère équipé d’une caméra infrarouge d’une précision thermique de 0,1°c a survolé à basse altitude les 1 813 hectares de la ville, les 144 kms du réseau de chaleur et les postes de distribution électrique. Le résultat de cette opération d’un coût hors taxes de 62 000 € H, a été une carte des déperditions thermiques des toits.
La carte a été présentée pendant l’été au grand public lors d’une exposition où les visiteurs ont pu rencontrer des conseillers en amélioration énergétique. Mais la carte permet d’avoir une idée plus précise de l’état du bâti urbain. Les résultats permettent de délivrer une appréciation de l’état de chaque toiture grenobloise. C’est un indice, seulement qui ne permet pas de se passer d’un diagnostic plus technique sur les ouverture, les mécanismes de ventilation contrôlée, l’isolation, pour établir un programme de travaux.
Economiser 100 000 tonnes de CO2
Le résultat montre qu’à Grenoble, 21 % des toits sont identifiés comme très déperditifs. Il faut trois fois plus d’énergie pour chauffer un bâtiment construit avant les réglementations thermiques de 1975, que pour chauffer un bâtiment construit avec les techniques d’isolation
modernes. La consommation moyenne de chauffage des logements en France est de 210 kWh/m²/an. Pour l’habitat neuf, la consommation doit être de 90 kWh/m²/an et l’objectif national pour 2050 est de 50 kWh/m²/an. Or, sur les 80 000 logements de Grenoble, 79% antérieurs à 1975 et participent largement à l’émission des 600 000 tonnes de carbone envoyées chaque année dans l’atsmophère, le logement représene en effet la moitié des émissions.
La carte thermographique permet de préciser la stratégie. Le traitement de 16 000 logements d’ici à 2020 entrainerait une pour une économie d’émission de 20 000 tonnes de CO2 /an. Le remplacement du chauffage central au charbon et au fuel, par le bois et le gaz représenterait une réduction de 80 000 tonnes de CO2/an en perspective d’ici à 2020
Au total, 100 000 tonnes de CO2/an pourraient ne plus être envoyées dans l’atmosphère d’ici à 2020, avec des effets positifs sur le climat, mais aussi sur la qualité de l’air.
L’étude thermographique débouchera sur un schéma énergétique local visant à atteindre le facteur 4, soit la division par 4 des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2050. Grenoble et ses partenaires réfléchissent à un projet ambitieux d’aides aux travaux d’amélioration énergétique des habitations (accompagnements financiers et techniques) dans la continuité de l’opération expérimentale OPATB engagée sur les Grands Boulevards…