Un programme de plantation de 40 kilomètres de haies bocagères a commencé vendredi 30 novembre dans le Rhône, par la plantation de 780 mètres de haies sur une exploitation agricole du Breuil. Dans le cadre de la semaine du développement durable, a commencé en présence de Jacques Gérault, préfet de Région, la plantation de 780 mètres de haies bocagères sur l’exploitation de Pierre Lacombe, au Breuil, dans la vallée de l’Azergues. Les travaux ont été réalisés par des élèves de la Maison Familiale Rurale d’Anse.
L’Ėtat, le Conseil général du Rhône, le Grand Lyon, la Fédération départementale des chasseurs du Rhône, la fédération Rhône-Alpes de protection de la nature ( FRAPNA) , la Chambre d’Agriculture du Rhône, l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse et l’association départementale des maires ruraux s’associent pour ce programme. Un pluriannuel de restauration des haies prévoit la plantation de 40 km en 2008-2009. Une charte signée vendredi engage les différents partenaires.
Maintien de la diversité et lutte contre l’érosion
Financement européen
La charte prévoit la plantation de 40 kilomètres de haies plantées (ou de haies « spontanées ») et de bandes enherbées. Elle vise aussi à préserver les haies existantes par un engagement de préservation ou de remplacement à l’identique en cas d’arrachage. Elle sera remise à jour en fonction des initiatives de chacun des signataires. Les financements de l’Ėtat seront abondés par le Fond Européen Agricole pour le Développement Rural (FEADER), au titre de l’axe « amélioration environnement et espace rural par soutien à la gestion de l’espace » du programme de développement rural hexagonal (PDRH).
L’aspect environnemental du développement durable rejoint le volet social, puisque la charte préconise de faire participer, dès que possible, des publics en insertion. Enfin, la charte encourage la sensibilisation et la formation des divers intervenants sur l’importance des haies.
La FRAPNA insiste sur la préservation de l’existant
La FRAPNA Rhône, qui participait à l’opération, a fait savoir dans un communiqué qu’elle se félicitait ” de l’existence de la charte en faveur des haies champêtres, charte dans laquelle nombre d’acteurs se sont engagés par la mise en œuvre d’actions. La procédure est exceptionnelle, tout comme le nombre d’acteurs impliqués. » Alain Chabrolle, administrateur de la FRAPNA, formule cependant à l’occasion de cette opération un vœu « Il s’adresse plus particulièrement aux donneurs d’ordre, de tout niveau, pour que les haies ne soient plus considérées comme un objet de consommation que l’on fait ou défait au gré des humeurs; pour que chaque programme d’aménagement fasse grand cas des haies déjà en place mais aussi des éléments fixes du paysage tels que les fossés, les mares… “. Pour Alain Chabrolle, “les documents d’urbanisme, quand ils existent, peuvent et doivent aussi contribuer à la pérennité des haies. Plusieurs années de travail sur les haies, et notamment l’enquête menée en commun avec la Fédération des Chasseurs, financée par le Conseil général du Rhône, ont démontré que planter et reconstituer des haies est une fort belle chose mais que sauvegarder l’existant est encore plus efficace, plus cohérent. Une haie multi-centenaire, avec toutes ses strates, est infiniment plus riche, écologiquement et biologiquement parlant, qu’une toute jeune, fut-elle plantée dans un contexte exemplaire.”
La FRAPNA rappelle qu’elle s’est beaucoup investie en matière d’éducation et de sensibilisation à la Nature et qu’elle continuera à le faire, notamment sur le thème de l’arbre, de la haie et du bocage.
M.D.
Les haies indispensables en hiver pour les oiseaux
La FRAPNA rappelle dans un communiqué que “ planter une haie, ou mieux encore reconstituer un réseau de haies en connexion entre-elles, c’est reconstituer l’effet corridor biologique, c’est assurément enrayer la perte de la biodiversité. Depuis quelques jours, le froid s’est installé et avec lui, le départ de certains oiseaux. Cette migration nous apporte en retour de nouvelles espèces et ce en grand nombre. Il y a les espèces courantes, comme les pinsons du Nord, les verdiers, les gros-becs…Il y a aussi des phénomènes plus irréguliers, comme l’invasion de jaseur boréal il y a trois ans, correspondant à une période où des milliers d’oiseaux, chassés par le froid intense du Nord scandinave ont envahi notre pays.
C’est en mangeant les baies ou les invertébrés des haies qu’ils peuvent survivre le reste de l’hiver ou le temps d’une étape dans leur voyage migratoire. Chaque espèce exploite son étage; certaines au sol, d’autres à mi-hauteur de la haie, les autres dans les parties sommitales. C’est pourquoi une haie comportant plusieurs strates est une nécessité.”