L’industrie rhônalpine est de plus en plus ouverte, fonctionne en réseau, mais conserve ses pôles anciens en les adaptant : c’est le constat que donne le nouveau site mis en ligne par la Direction Régionale de l’Industrie, de la Recherche ,de l’Environnement, avec l’aide de l’INSEE. Un fonctionnement dont on devine les implications environnementales.
Bien que l’externalisation des services rende la frontière mouvante entre industrie et services, l’étude DRIRE-INSEE permet de fixer les réalités : avec 20% d’emplois industriels, contre 16% en France, Rhône Alpes demeure une région très industrielle. L’emploi tertiaire y augmente plus vite que dans le reste de la France. L’emploi industriel y résiste mieux.
Des secteurs à forte empreinte environnementale, mieux contrôlée, restent puissants: la mécanique, les équipements mécaniques, la métallurgie, la transformation des métaux, la chimie, les caoutchouc et plastique, le textile.
Globalement ces secteurs se maintiennent, car améliorent leur productivité et leur compétitivité. Bien sûr, le textile, l’habillement, le cuir, ont perdu des emplois à Tarare, Roanne, et Romans. Mais les entreprises produisant des biens d’équipements, ou des composants, à forte valeur ajoutée, tirent leur épingle du jeu sur les marchés mondiaux. Alors que le secteur automobile baisse en France le construction de camions et de bus se maintient en Rhône Alpes.
Impact sur l’environnement
Un secteur comme celui des équipements électriques et électroniques occupe le deuxième rang national. En 2005, il employait 26 000 salariés en Rhône-Alpes : 8000 pour les articles médicaux et chirurgicaux, autant dans le secteur des instruments de mesure, 4000 dans le secteur du matériel informatique, près de 5000 pour les équipements électriques.
Même à ce niveau de technicité, les entreprises sont très intégrées dans les échanges internationaux : elles vendent composants et produits finis et en achètent aussi beaucoup. Ce qui génère échanges, transport, et impact environnemental. Le site de la DRIRE est très riche d’informations sur l’impact de l’industrie sur les milieux et constitue à la fois une référence, et un constat des progrès réalisés au niveau des sources fixes d’émissions.
L’industrie fonctionne aussi de plus en plus en réseau, et externalise aussi de nombreuses fonctions pour améliorer leur compétitivité qui n’est que leur capacité à vendre.
Ce qui justifie le rôle de l’Etat. Philippe Guignard, directeur régional de l’Industrie, de la Recherche, de l’Environnement , rappelle que l’Etat n’a pas seulement un rôle régalien en matière de sécurité. Il intervient pour soutenir le tissu économique et aides les initiatives.
Rhône-Alpes comprend 15 pôles de compétitivité (1). Depuis leur création, les pôles ont reçu 470 millions d’euros d’aides de l’Etat, par des canaux divers. Les résultats de ce soutien arriveront progressivement. L’industrie ne se développe que dans la durée, explique en substance Philippe Guignard. Un secteur industriel a des fondations parfois lointaines et c’est l’adaptation qui fait se survie.
1) Les entreprises industrielles de Rhône-Alpes sont engagées dans 15 pôles de comptitivié : Lyonbiopôle ( santé et biologie) ; Minalogic (micro-nanotechnologie) ; Axelere ( chimie-environnement) ; Arve Industrie (décolletage et mécatronique) ; Imaginove (loisirs numériques) ; Plastipolis (plasturgie) ; Lyon Urban Trucks and Bus ( camions et bus du futur) ; Sporaltec ( équipements de sport et de loisirs) ; Techtera ( textiles) ; Tenerrdis ( énergies) ; Innoviande (viandes) ; Trimatec (technologies innovantes du nucléaire) ; Viameca ( mécanique) ; Pôle européen d’innovation fruits et légumes ( distribution et transformation) ; et PASS ( parfumerie).