Rhône-Alpes connait depuis le début de la semaine une situation météorologique qui favorise la stagnation de la pollution. Le département du Rhône est touché, essentiellement en zones urbaines et péri-urbaines et des niveaux supérieurs au seuil d’information de la population ont été enregistrés. Depuis quelques jours, l’absence de brassage atmosphérique favorise en effet l’accumulation des polluants au sol, surtout le long des grands axes de trafic. Les températures assez basses accroissent les émissions liées au chauffage qui s’ajoutent à la pollution du trafic routier.
La persistance du phénomène est un facteur aggravant, tel que défini par les arrêtés interpréfectoraux du 5 juillet 2006 relatifs à l’information de la population et à la mise en œuvre des mesures d’urgence en cas d’épisode de pollution atmosphérique. Le préfet du Rhône a donc décidé d’engager le niveau d’alerte. Il tient compte en effet, compte de la persistance, prévue par Météo France, durant les prochains jours des conditions climatiques et des prévisions de circulation pour le week-end. Vendredi, samedi et dimanche en effet, l’absence de vent continuera à laisser stagner la pollution et les températures seront toujours très proches de zéro. Les déplacements du long week-end de Noël et des vacances, surtout vers le stations de montagne vont générer un surcroit de trafic. Tout cela va générer des émissions de particules fines.
Ces particules, rappelle la Préfecture du Rhône, sont nuisibles la santé. Selon leur taille, elles pénètrent plus ou moins profondément dans l’arbre pulmonaire. Les plus fines peuvent, en se déposant sur les alvéoles pulmonaires, irriter les voies respiratoires inférieures et altérer la fonction respiratoire. Au long cours, le risque de bronchites chroniques et de décès par maladie cardiorespiratoire et par cancer pulmonaire augmente.
Les particules sont émises par l’industrie, par le trafic automobile, mais aussi, cela a été confirmé par de nombreuses études, par la chauffage au bois et la combustion de biomasse en général.
La Préfecture du Rhône, recommande à l’ensemble de la population d’éviter toute activité physique ou sportive intense (notamment compétition). Ces activités accroissent le volume d’air inhalé et les polluants respirés. Il faut aussi veiller à ne pas aggraver les effets de la pollution par d’autres facteurs irritants, comme les solvants et surtout la fumée de tabac. Les sujets particulièrement sensibles comme les personnes âgées, les enfants en bas âge, les patients souffrant d’une pathologie chronique cardiaque ou respiratoire, les personnes asthmatiques ou allergiques doivent respecter scrupuleusement leur traitement médical en cours ou de l’adapter sur avis médical. Les personnes sensibles doivent consulter leur médecin en cas d’aggravation de leur état ou d’apparition de tout symptôme évocateur tels que toux, gêne respiratoire, irritation de la gorge ou des yeux. Il n’est pas nécessaire de modifier les comportements habituels ni les pratiques habituelles d’aération et de ventilation, la situation lors d’un épisode de pollution ne justifiant pas des mesures de confinement.
Réduire la pollution
Pour réduire les émissions de poussières il est vivement recommandé à toute la population de limiter l’usage des véhicules et autres engins à moteur thermique. Les usagers de la route doivent privilégier, pour les trajets courts, les modes de déplacement non polluants (marche à pied et vélo). Il faut différer les déplacements en voiture internes aux agglomérations pouvant l’être, réduire sa vitesse, pratiquer le co-voiturage dans les autres cas ou emprunter les réseaux de transport en commun.
Par ailleurs la Préfecture rappelle que le brûlage à l’air libre de déchets de quelque nature est généralement interdit. Dans les cas où ce brûlage serait autorisé sous conditions, il doit être reporté après l’épisode de pollution en cours. Cette interdiction vise en particulier les brulages dans les jardins, qui sont de toutes les manières interdits en toute période. Il faut apporter ses déchets verts en déchetterie. La mise en service et l’utilisation d’appareils individuels de chauffage d’appoint utilisant des combustibles solides tels que bois, charbon, charbon de bois, doivent être évitées et reportées à la fin de l’épisode de pollution. Sont particulièrement visés les feux de bois à l’air libre et les foyers ouverts d’agrément. Les responsables des différentes activités industrielles, commerciales, artisanales et de services publics doivent prendreles mesures nécessaires pour stabiliser et réduire leurs émissions à l’atmosphère de poussières et même si possible les reporter à la fin de l’épisode de pollution.
Par ailleurs une pointe de pollution par du dioxyde d’azote a été mesurée ce jeudi sur l’agglomération stéphanoise par AMPASEL.
