L’éco-conception est souvent perçue comme une démarche essentiellement technique. Une démarche d’ingénieurs ou de techniciens destinée à économiser matière première et énergie, à éviter des déchets. Mais la démarche « éco-conception » n’est pas un acte technique qui, par miracle, permettrait tous les succès commerciaux.
«Il vaut mieux un produit éco-conçu à seulement 20% qui séduit le consommateur, qu’un produit éco-conçu à 80% qui n’est pas acheté et repousse le consommateur vers des produits qui ne sont pas du tout éco-conçus» explique Samuel Mayer, chargé de l’écoconception la Chambre de Commerce et d’Industrie de Saint-Etienne-Montbrison.
Angle économique et commercial
C’est la démarche éco-conception sous l’angle économique et commercial que scrute l’étude menée , avec l’appui de la CCI de Saint-Etienne, par des chercheuses rhônalpines, Marie-France Vernier, professeur d’économie et de marketing à l’ESDES ( École supérieure de Commerce & Management de l’Université Catholique de Lyon) et Corinne Bernemann, de l’Ecole Supérieure de Commerce de Saint-Etienne. L’étude est menée avec des partenaires canadiens, l’Institut du Développement des produits, à Montréal, Paul Lanoie, spécialiste d’économie et d’environnement à HEC Montréal, et Sylvain Plouffe professeur et designer à l’Université de Montréal. Le CETIM et la DRIRE ( Direction régionale de l’Industrie, de la Recherche , de l’Environnement) sont associés à la démarche.
L’objectif est de voir les conditions dans lesquelles des entreprises recourent à l’éco conception. L’étude qui a commencé à la fin de 2007, sera terminée à la fin de 2008.
Les chercheurs entreprennent des entretiens qualitatifs autour de 15 produits de chaque pays. En France, la démarche sort parfois de Rhône-Alpes.
Opportunité ou stratégie
«Nous devrons comprendre si l’éco-conception est une opportunité ponctuelle ou un engagement stratégique» explique Marie-France Vernier. L’étude cherchera à déterminer le poids de la pression réglementaire, le poids du marché. Elle essaiera de comprendre comment certaines entreprises réussissent, comment une démarche d’éco-conception peut échouer, si elle est lancée prématurément, par une entreprise qui n’est pas préparée.
L’objectif est de découvrir quelques règles qui permettent de conseiller les chefs d’entreprise. « Les chefs d’entreprises sont concret, ils veulent savoir combien ça coûte, si cela rapporte» explique Samuel Mayer.Entre l’impératif environnemental et l’impératif économique, l’entreprise fonctionne en cherchant des produits viables .
Pour la CCI de Saint-Etienne, l’association à cette étude suit un engagement ancien pour l’environnement, rappelle Samuel Mayer.La CCI a mis au point il y a plusieurs années, une méthode d’autodiagnostic en ligne qui permet à des responsables d’entreprises de voir s’ils peuvent ou non s’engager dans une démarche d’éco-conception. La méthode élargie au Chambres de Rhône-Alpes, est maintenant généralisée dans les CCI françaises. Elle peut être consultée sur le site ci-dessous.