Dans les mois qui viennent une trentaine de journées de sensibilisation vont être organisées en Rhône-Alpes pour mobiliser les entreprises du bâtiment, de toutes tailles, autour de l’éco-construction.
La Préfecture de Région a décidé de lancer cette initiative il y a quelques semaines, en s’appuyant sur une démarche déjà lancée par la CAPEB, une plate-forme itinérante permettant de montrer aux professionnels une dizaine de thématiques.
Une bonne part des défis énergétiques et environnementaux se trouvent dans le secteur du bâtiment. Le rôle des entreprises y est déterminant. Or, a expliqué vendredi 28 au matin Jacques Gérault, préfet de Région, préfet de Rhône « la France accuse un retard dans le secteur de l’éco-construction, par rapport à d’autres pays, telle l’Allemagne. Dès lors l’offre locale ne permet pas de répondre à la demande et les marchés sont susceptibles d’être récupérés par des entreprises étrangères».
Rhône-Alpes dispose pourtant d’atouts : références de bâtiments performants, centres techniques, appels à projets lancé par l’ADEME, programmes urbains comme Confluence à Lyon ou la ZAC de Bonne à Grenoble. Les initiatives ne manquent pas, mais il y a une insuffisance de liens entre elles. La région Rhône-Alpes elle-même a déjà passé des conventions avec les organisations professionnelles comme l’a rappelé Jean-Jack Queyranne : la Région cofinance des postes de chargés de missions dans le cadre de conventions avec la CAPEB et la Fédération Nationale du Bâtiment.
Travailler ensemble
L’Etat veut inciter tout le monde à travailler ensemble. Il faudra donc faire coopérer des organisations du bâtiment qui sont parfois concurrentes. Le secteur représente environ 40 000 entreprises, dont 37 000 sont artisanales. La CAPEB (8500 entreprises adhérentes) qui réunit les petites entreprises, mais quelques entreprises plus importantes, et la Fédération Régionale du Bâtiment qui réunit plutôt des entreprises plus importantes, mais compte aussi dans ses rangs des entreprises de taille artisanale. Il ne faut pas oublier la Fédération Régionale des SCOP ( Sociétés Coopératives Ouvrières de Production) qui réunit des entreprises ayant ce statut juridique.
Il faut aussi faire travailler ensemble des chambres consulaires, les Chambres de Commerce et d’Industrie et les Chambres de Métiers s’intéressant toutes à l’environnement. Vendredi le président de la Chambre Régionale des métiers a rappelé l’action des Chambres en matière d’environnement et Jean Paul Mauduy a expliqué que les CCI s’occupaient d’environnement depuis de longues années.
L’Etat demander à tout le monde se mettre en pace des réunions locales. Les préfets et les sous préfets vont impulser la mise en place des journées locales de sensibilisation. Public visé : le public des prescripteurs, des bureaux d’études, des maîtres d’œuvre, des collectivités, des maitres d’ouvrage, des entreprises, des jeunes en formation.
Le programme des journées abordera les thèmes suivants : enjeux du changement climatique, état de marché, coûts, aides, contexte réglementaire, matériaux, mises en œuvre, rénovation énergétique des bâtiments existants.
La première journée aura lieu du 10 au 13 avril lors du Salon de l’Habitat de Savoie, puis deux réunions seront organisées, à l’INEED pour la Drôme et en Isère avec le CFA de Bourgoin- Jallieu.
Pour en savoir davantage:
www.capeb.fr ou capeb@capebrhonealpes.fr
Des chiffres sur l’impact énergétique, climatique et environnemental du bâtiment
Le parc français est composé de 31 millions de logements et de 860 millions de mètres carrés de bâtiments tertiaires. Les bâtiments neufs représentent 2% du flux, les enjeux résident donc dans le parc existant. La consommation du parc est de 70 millions de tonnes d’équivalent pétrole, soir 46% de la consommation nationale, et elle a augmenté de 30% en 30 ans. Le bâtiment émet 120 millions de tonnes de CO2, soient 20% des émissions.
Pour diviser d’un facteur 2 ou d’un facteur 3 la consommation d’ici à 2050, il faut investir 800 ou 1300 milliards d’euros ce qui représente un marché de 20 ou 40 milliards par an pendant 40 ans. Les coûts représentent entre 200 (solutions classiques) et 400 euros (introduction des énergies renouvelables) des mètres carrés.