Le Département du Rhône prépare son offensive estivale contre l’ambroisie, plante qui provoque chaque année des allergies chez 10% des habitants du département. L’action du Département a été présentée ce vendredi matin par Jean-Luc Da Passano, vice-président.
La collectivité souhaite d’abord sensibiliser toute la population en mettant à la disposition du public, du 23 juin au 24 septembre, de 8 heures à 17 heures, du lundi au vendredi, un numéro vert 0 800 877 021. Ce service permet d’avoir des informations sur l’ambroisie, mais il permet surtout de signaler la présence d’ambroisie pour demander des interventions sur des terrains publics. La collectivité veut élever la vigilance et la connaissance de la plante avec un site internet à l’adresse www.rhone.fr/ambroisie. Le site insiste sur les moyens d’action et les internautes peuvent poser des questions par courrier électronique.
La collectivité informe donc sur les moyens qu’elles déploient mais aussi indique aux particuliers comment ils peuvent eux-mêmes agir pratiquement sur leur parcelle. Ils y sont obligés par un arrêté préfectoral , pour le Rhône, du 20 juillet 2000.
Bords de routes et délaissés
Le Département du Rhône agit sur les terrains qui lui appartiennent, en particulier les bords des routes départementales. Jean-Luc Da Passano insiste sur le traitement des délaissés, ces parcelles abandonnées où l’ambroisie prospère faute d’entretien. Il signale aussi le retard avec lequel l’Etat intervient sur les bords des routes nationales. Les interventions seront réalisées par 20 à 25 Brigades vertes.
Mais le Rhône met en place une politique de lutte en profondeur, avec une végétalisation des accotements. Les techniciens de la cellule ambroisie ont mis au point une stratégie de concurrence qui vise à empêcher l’apparition de la plante grâce à des plantations arbustives, des semis de gazon. Les essais réussis le long de la RD 342, entre Brignais et Givors, sont étendus à la RD 2, à Saint Symphorien sur Coise et sur les RD 518 et 149 dans le canton de Saint Symphorien d’Ozon.
La lutte locale ou départementale doit être étendue. Le Grand Lyon participe à l’action en finançant la moitié du numéro vert. Le Département associe les communes en mettant en place un réseau de référents capables de répondre aux demandes du public. Même pendant les vacances, dans les mairies, une personne doit être capable de prendre en charge des signalement. Le Syndicat du Bâtiment et des Travaux Publics du Rhône publie une information pour inviter les entreprises à nettoyer les terrains, à ne pas déplacer les terres n’importe comment. La Chambre d’Agriculture du Rhône sensibilise aussi les agriculteurs, car est constaté une augmentation régulière de médicaments anti-allergiques chez les agriculteurs.
La lutte contre l’ambroisie commence à être coordonnée au niveau régional, car plusieurs départements, l’Isère, la Drôme, sont à leur tour infestés depuis plusieurs années. La lutte doit aussi devenir nationale. L’Etat semble sensibilisé. Il reste à toucher le niveau européen car d’autres régions du continent sont infestées ou menacées par une plante importée d’Amérique du Nord à la fin du dix-neuvième siècle, mais qui s’est surtout répandue avec l’arrivée de fourrages pour la cavalerie américaine, lors de la première guerre mondiale. Jean-Luc Da Passano a donc annoncé que le Rhône voulait faire avancer l’idée d’une association européenne regroupant scientifiques, techniciens, collectivités. Le principal est que le projet ne soit pas pris de vitesse par l’ambroisie.
Pour se débarrasser de l’ambroisie: organiser la concurrence et arracher
Le meilleur moyen d’empêcher l’Ambroisie de prospérer consiste à ne pas laisser nu des terrains, surtout s’ils ont été retournés. C’est particulièrement vrai dans les zones qui sont déjà très infestées. Il est conseiller de semer d’autres espèces concurrentes comme le trèfle, la luzerne, du gazon, en pensant à des espèces adaptées au terrain et climat, afin d’être assuré d’une bonne pousse.
Il est aussi possible de couvrir le sol par du mulch ( paillis, tonte de pelouse). Mais il faut aussi éviter de tondre l’ambroisie en risquant de disséminer des graines, aux environs du mois de septembre.
Lorsque l’ambroisie est sortie, il faut la détruire. Le plus tôt est le mieux. L’arrachage est la méthode la plus simple, avec compostage. L’arrachage doit être réalisé en juin ou juillet.
Il est aussi possible de faucher en août.