Dès 1994, Saint-Priest, dans l’Est lyonnais, en pleine zone envahie par l’ambroisie, a fait figure de pionnière en publiant un arrêté obligeant tous les propriétaires et locataires, à “nettoyer et entretenir les espaces où pousse l’ambroisie”. En 2000, la Préfecture du Rhône prenait à son tour un arrêté imposant son éradication aux propriétaires.
Trois solutions d’éradication sont préconisées en général contre l’ambroisie: l’arrachage, le désherbage chimique et le fauchage (et non la fauche, qui est le fait de voler, ou le fait d’être fauché, c’est à dire sans le sou!)
Le fauchage , explique le communiqué de la Ville de Saint-Priest,présente l’avantage d’être rapide, écologique et d’une grande efficacité pour empêcher la production de pollens et de graines.
Le plan de lutte de Saint-Priest s’appuie sur cette dernière méthode. Il se repose sur les conclusions de récentes études suisses et sur les travaux de l’Association Française pour l’Etude des Ambroisies ( AFEDA) présidée par le Dr Chantal Deschamps, de Saint -Priest. Ces travaux font apparaître que, “sur les 26 dernières années, les premiers pollens d’ambroisie apparaissent entre le 209e et le 229e jour de l’année”, soit entre le 27 juillet et le 16 août pour 2008.
Deux opérations
La décision a donc été prise, en concertation avec tous les partenaires de la Ville d’opérer un fauchage entre le 15 juillet et le 1er août, puis une autre avant le 15 septembre. La première opération supprime l’apparition des pollens, la seconde empêche la plante de produire des graines et de repousser. Le résultat immédiat devrait être une diminution des pollens. Cette diminution pourrait être difficile à percevoir, car les pollens franchissent évidemment les limites communales. A la longue, cette stratégie devrait contribuer néanmoins à épuiser le stock de graines qui dans le sol peuvent encore être actives pendant plus de 10 ans. Le plan engagé est une démarche à long terme, qui devra s’étendre à l’échelle de l’agglomération ou du département, si l’on souhaite voir son efficacité renforcée, explique la Ville de Saint-Priest.
Concertation
Le plan a été élaboré en étroite concertation avec les principaux partenaires du service des Espaces verts de la Ville tous impliqués depuis longtemps dans la lutte contre l’ambroisie : le Grand Lyon (services de l’eau, logistique et bâtiments, propreté des voiries et abords), le Conseil général du Rhône, les agriculteurs de la commune et la Chambre d’Agriculture du Rhône.
Chaque partenaire traite ses terrains. L’augmentation des hauteurs de fauchage est préconisée pour ne pas “scalper” le sol. Un sol scalpé crée en effet les conditions idéales pour la germination des graines. Il faut au contraire conserver un sol couvert qui puisse concurrencer l’ambroisie. L’occupation du terrain étant une méthode efficace pour empêcher son apparition, certains terrains ne sont pas tondus. Le service municipal des Espaces verts de Saint-Priest expérimente sur quelques zones la plantation de variétés de végétaux pouvant empêcher la pousse de l’ambroisie.
Un agent à plein temps pendant quatre mois
La décision la plus originale est l’affectation d’un agent pendant quatre mois à la mairie à mi-temps de juin à septembre, pour repérer les sites infestés, coordonner les interventions, tenirun tableau de bord… Le plan prévoit aussi l’intervention d’une “Brigade verte” du Département (une semaine en août, une semaine en septembre). Les brigades vertes interviendront en complément de
l’action des partenaires institutionnels, pour effectuer notamment de l’arrachage sur les terrains difficilement accessibles aux engins de fauchage.Le plan prévoit un renforcement de l’information auprès des propriétaires. Les particuliers et les entreprises chez qui avait été identifié un problème d’ambroisie en 2007 sont incités par courrier à prendre les mesures nécessaires. Lorsque des zones non traitées seront repérées, la police administrative contactera les propriétaires afin de leur rappeler leurs obligations.
Un numéro unique : 04 72 23 48 48 permet de signaler la présence d’ambroisie sur des terrains publics ou privé.
Des sites pour s’informer
– www.ville-saint-priest. fr
– http://pagesperso-orange.fr/afeda