L’Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments (Afssa) été saisie en urgence le 14 octobre 2008 par la Direction générale de l’Alimentation (DGAl) d’une demande d’avis sur les conclusions de l’évaluation de la préparation Cruiser. L’agence a rendu son avis après consultation du Comité d’experts spécialisé “produits phytosanitaires : substances et préparations chimiques”.
L’AFSSA devait donner un avis après la mise en place mis en place en 2008 d’un plan de surveillance pour évaluer les effets non intentionnels du thiaméthoxam sur les pollinisateurs, en particulier sur les abeilles domestiques, liés à l’utilisation de la préparation Cruiser à base de thiaméthoxam. La surveillance a été réalisée en Aquitaine, Midi Pyrénées et Rhône-Alpes.
L’AFSSA a étudié les rapports intermédiaires pour les trois régions. Elle a reçu des bulletins d’analyse de thiaméthoxam dans les échantillons. L’avis rappelle la méthode utilisée pour la surveillance. Il a fallu trouver des sites “Cruiser” et des sites “non Cruiser”, appelés “témoin”.L’ objectif était de trouver 20 sites (10 Cruiser et 10 non Cruiser) par région. Les sites Cruiser et témoin devaient se trouver dans des petites régions agricoles équivalentes en terme de paysage et d’environnement. Il était prévu de réaliser un état sanitaire des populations d’abeilles et un suivi toxicologique au travers de prélèvements dans les différents compartiments de la ruche (abeilles, pains d’abeille, miel, larves). Les ruches devaient être ensuite regroupées sur un même site début septembre avec une visite sanitaire avant l’hivernage. L’AFSSA a recueilli les données paysagères et biologiques et des données sur les pratiques agricoles dans les zones pilotes. La durée de la surveillance de terrain s’étend de la mi-avril 2008 au printemps 2009.
Les premiers rapports d’analyses mettent en évidence la présence de résidus de thiaméthoxam dans les poussières de semis, en des quantités variables d’un site à l’autre pour des conditions de prélèvement identiques. Le vent et la direction du flux d’air en sortie de semoir (projection de poussières vers le ciel et non vers la terre) sont identifiés comme des facteurs susceptibles d’avoir un impact sur la dispersion des poussières. De la clothianidine a également été détectée sous forme de traces.
Rhône-Alpes:un état sanitaire satisfaisant
En lien avec la quantité de semences traitées distribuées en Rhône Alpes le suivi a pu être mis en place sur 4 sites pilotes (2 sites traités et 2 sites non traités) . A ce jour, 18 résultats d’analyse de poussières au semis sont disponibles. Le rapport préliminaire mentionne la présence de thiaméthoxam à des teneurs variables. Les quantités seraient supérieures dans les boîtes de Petri situées sous le vent, et en décroissance avec la distance avec la ligne de semis.
Le rapport mentionne que la clothianidine n’est pas détectée à des concentrations supérieures à la limite de quantification. Concernant les relevés floristiques et faunistiques, les rapports d’interprétation du Muséum National d’HIstoire Naturelles ne sont pas encore disponibles. Le rapport détaillé des suivis n’est pas encore disponible, mais le rapport préliminaire mentionne un “état sanitaire des ruchers satisfaisant”
