Les risques liés aux nanotechnologies sont divers. Certains risques sont des risques de nature matérielle, d’autres risques sont des risques liés aux transformations de la société induits par de nouveaux usages ou des produits nouveaux.
Les risques physiques peuvent être des risques pour l’environnement, pour la santé humaine. Les risques pour la santé humaine, sont les risques pour les consommateurs ou pour les personnes qui manipulent les nanoparticules pendant leur production.
Il faut d’abord rappeler, souligne Jean Bergougnoux, qu’il y a risque s’il y a exposition. Le but est donc de réduire l’exposition à des nanoparticules qui pourraient être dangereuses. L’exposition peut être réduite par le mode d’utilisation des nanoparticules, ou par la protection contre leur présence. La protection peut être apportée par des masques et autres vêtements. Elle peut être apportée par les conditions de manipulation des nanoparticules, pendant leur production, pendant leur utilisation ou pendant leur collecte, leur recyclage ou leur élimination. L’élimination de ciments qui contiennent des nanoparticules de dioxyde de titane, permettant de conserver des surfaces propres, ne doit pas être réalisée n’importe comment.
Exposition contrôlée
L’exposition doit aussi être réduite ou contrôlée, par la traçabilité qui permet à tout moment de savoir où se trouvent des nanoparticules, dans quel produit, dans quel emballage. L’information doit être claire, précise pour les professionnels, comme pour les consommateurs, sans pour autant être « anxiogène ». Il faut établir un équilibre entre les avantages des nanoparticules et les risques apportés par leur présence.
L’Europe jour là encore un rôle d’harmonisation, mais aussi de pression sur les législations et réglementations nationales. « La Commission vient de promulguer un règlement qui prévoit d’imposer l’information sur les produits cosmétiques» explique Jean Bergougnoux
Impacts sur la société
L’introduction des nanoparticules ou des nano objets, va bouleverser les usages sociaux, comme l’ont par l’informatique, l’électronique, avec l’utilisation des ordinateurs, des téléphones mobiles, d’internet. Les nano-objets, ce sont par exemple des puces RFID ( Radio Frequency Identification Device) des puces électroniques de dimension quasi atomique, capables de capter et d’émettre des informations. Ces puces, déjà utilisées, ne sont pas visibles. Comme tout objet elles peuvent avoir des usages souhaités et des applications non souhaitées. « Certains ne seront pas d’accord si ces puces posées sur des objets permettent de tracer les comportements des consommateurs. Certains craignent que ne soient remises en cause la liberté des individus. Mais d’autres pourront être satisfaits si a puce peut transmettre l’information indiquant que le produit conservé au réfrigérateur est périme» explique Jean Bergougnoux.
Le débat sur les nanotechnologies débouchera vraisemblablement sur une évaluation des apports positifs de ces technologies, dans le domaine de l’environnement, de la santé, de la sécurité et de la société. Ces apports seront comparés à des apports plus « futiles » et aux inconvénients. Les conclusions pourront éclairer le politique dans ses choix.
