Comment l’OPAC s’inscrit-il dans le Plan Climat du GRAND Lyon ?
L’OPAC du Rhône a défini il y a trois ans un plan stratégique énergétique mis au point après un audit complet de son patrimoine. L’objectif est que, d’ici à 2020, nous ayons mis à niveau toutes nos résidences énergivores. Nous avons établi que 7500 de nos 43 000 logements, très anciens, ne correspondaient pas du tout aux objectifs de consommation énergétique actuels. Certains logements datant des années trente, ne disposaient même pas de chauffage, et les locataires se sont eux-mêmes équipés de manières diverses.
Ces 7500 logements appartiennent aux catégories énergétiques E ou F et notre objectif est de les amener au niveau C d’ici à 2020. C’est le cas de plus de 300 logements situé à Montessuy, à Caluire.
L’OPAC a réhabilité en 2011 506 logements, ce qui permet une économie d’énergie, donc de charge de 4 à 12 euros par mètre carré et par an pour nos locataires.
Mais une partie du parc ne peut être réhabilitée. Nous étudions ces cas de près, avec les collectivités, avec l’Etat, avant de prendre la décision de les démolir.
Comment menez-vous les opérations de réhabilitation ou de construction menant à une certification BBC ?
Pour envisager une certification BBC, nous devons avoir toujours en vue le prix de sortie, c’est-à-dire le montant du loyer pour le locataire, et non seulement le montant des charges. Nous étudions la faisabilité en fonction des contraintes locales mais aussi en fonction de réflexions menées dans le cadre de travail inter bailleurs.
Comment suivez-vous le parc certifié sur le plan énergétique, qui pose parfois des problèmes d’usage ?
Là aussi nous avons des réflexions collectives, par exemple au niveau de l’ARRA. Nous avons lancé le programme GOSPEL qui vise à instrumenter une partie de notre parc, pour suivre des paramètres comme la qualité de l’air, la température, afin de connaitre non seulement le comportement des logements, mais aussi l’incidence du comportement des occupants.
Il est inutile de concevoir des logements performants dans lesquels les occupants ne trouvent pas le confort qu’ils souhaitent et dans lesquels ils peuvent avoir des comportements négatifs sur le plan de l’énergie.
Nous menons une action pédagogique auprès de nos locataires, avec non seulement un livret d’accueil , mais aussi grâce à tout notre personnel, en particuliers nos personnels présents au quotidien dans nos ensembles.
L’OPAC intègre-t-il aussi de nouveaux standards environnementaux ?
Nous prenons en compte l’infiltration des eaux de pluie. Le Grand Lyon demande que les eaux pluviales ne rejoignent plus les réseaux d’eaux usées mais soient infiltrées sur la parcelle même, sur voiries. Nous travaillons sur cette infiltration sur la rétention de l’eau dans des noues, dans des bassins, en cherchant aussi parfois à l’utiliser. Nous veillons aussi à la qualité des espaces verts ou des espaces naturels.
Nous avons aussi mis en place des règles pour utiliser des produits d’entretien moins agressifs pour l’environnement. L’eau de Javel est désormais interdite à l’OPAC, c’est peut-être un détail, mais c’est le signe d’une évolution dans les esprits et dans les méthodes de travail.
Recueilli par Sylvain D’HUISSEL, rédacteur en chef du site Lyonpoleimmo.com et Michel Deprost, michel.deprost@enviscope.com