Construit en 1899, le canal de Jonage amène sur la centrale électrique de Cusset les eaux du Rhône dérivées à Jons par le barrage de Jons. La centrale produit chaque année l’équivalent de la consommation domestique de 125 000 habitants grâce à un mode de production 100 % renouvelable.
Le canal est limité en rive gauche par le coteau des Balmes viennoises. Sa rive droite est supportée par une digue en remblai.
Depuis sa mise en service, la digue a fait l’objet d’opérations de maintenance et de confortement régulières. Pour assurer sa tenue dans le temps, EDF a mené une étude globale qui a confirmé la bonne stabilité de la digue, mais mis en évidence sa sensibilité à l’érosion interne.
EDF a donc lancé un chantier de confortement qui comprend notamment la réalisation d’une paroi dans le corps de la digue par injection d’un coulis de ciment, la réfection du système de drainage, la mise en place d’une fibre optique pour renforcer la surveillance de la digue et le confortement de certaines zones du revêtement de l’ouvrage côté eau, afin de protéger les berges de l’érosion.
Seconde étape de Décines à Jons
La première étape réalisée en 2012, a permis de réaliser la paroi entre la centrale hydroélectrique de Cusset et la passerelle de Décines. En 2014, la paroi sera réalisée sur la zone de la passerelle de Décines jusqu’au barrage de Jons. La réfection du système de drainage, la pose de la fibre optique et le confortement ponctuel de certaines zones du revêtement côté eau seront réalisés sur toute la longueur de la digue, entre fin 2013 et mi 2015.
En complément des dispositifs d’auscultation de la digue existants, EDF met en place un moyen innovant pour renforcer la surveillance de l’ouvrage grâce à l’installation d’une fibre optique, qui équipera le contre-canal de drainage sur toute sa longueur. Intégrée dans le géotextile filtrant, la fibre permettra, grâce à des mesures de température, de localiser des écoulements débouchant au pied du talus de la digue ou transitant à travers la fondation, avec une grande précision, de l’ordre d’un à deux mètres.
Fruit de 10 ans de recherche et développement, cette solution permettra à EDF de disposer de mesures de températures très précises, à 0,1° près, et d’assurer un suivi précis des infiltrations d’eau. Ces mesures relevées à distance seront analysées par un la DTG (Division Technique Générale) d’EDF à Grenoble.
Cette fibre optique viendra en complément du dispositif de surveillance actuel : 107 piézomètres (mesures de pression et niveau d’eau) ; 13 points de mesure des écoulements d’eau relevés par les exploitants de l’aménagement de Cusset et analysés ensuite par la DTG ; inspections régulières par les exploitants du site ; visites périodiques par les services d’ingénierie d’EDF.
42 millions d’euros pour la performance et la sûreté de l’aménagement de Cusset
Parallèlement aux opérations de maintenance courante, EDF investit pour la modernisation et la performance de son parc hydraulique en France. Pour l’aménagement de Cusset, EDF a prévu d’investir 42 millions d’euros entre 2005 et 2015 pour différentes opérations pour garantir et pérenniser la sûreté des installations, développer la performance de l’aménagement et préserver l’environnement et la biodiversité.
EDF a travaillé dans une démarche de concertation pour proposer des solutions innovantes et spécifiques à l’ensemble des thématiques concernées, qu’il s’agisse de la protection de la ressource en eau potable, de l’environnement et de la biodiversité, ou de la limitation des impacts pour le voisinage et les communes riveraines.
Protection de la ressource en eau
L’ensemble des études préparatoires au chantier ont été menées en lien étroit avec les collectivités locales, gestionnaires de l’eau et acteurs du territoire.
Un accord cadre a été conclu entre EDF, la direction de l’Eau du Grand Lyon et le Syndicat Intercommunal de mise en valeur de la Rize. Le chantier se déroule en effet à proximité de trois captages d’eau potable (les Vernes à Jonage, La Garenne à Meyzieu et Rubina à Décines).
Les équipes d’ingénierie d’EDF ont adapté les solutions techniques choisies pour ne pas impacter cette ressource en eau potable, aussi bien quantitativement que qualitativement. La profondeur d’ancrage de la paroi dans les alluvions sera limitée à 2 mètres pour ne pas perturber l’écoulement de la nappe qui alimente les captages.
D’autres mesures font l’objet d’un accord-cadre tripartite entre EDF, le Syndicat Intercommunal de mise en valeur de la Rize et la Direction de l’eau du Grand Lyon : réalisation des parois au moment de l’arrêt temporaire des captages pour les zones situées à proximité ; suivi quantitatif et qualitatif de la nappe, comité technique de suivi de l’impact des travaux, simulations hydrauliques à l’aide de l’outil NAPELY du Grand Lyon, plan d’alerte en cas de pollution accidentelle.
Protéger l’environnement et la biodiversité
Située au coeur d’un écosystème très riche, la digue du canal de Jonage traverse une zone classée Natura 2000. Des inventaires réalisés par le bureau d’études BIOTOPE, ont mis en évidence la présence de plusieurs espèces protégées.
Le suivi environnemental du chantier et la mise en oeuvre de mesures de préservation de la biodiversité ont fait l’objet d’un partenariat avec le Grand Parc Miribel Jonage. Le suivi et le déplacement de certaines populations d’espèces protégées sont menés en partenariat avec la FRAPNA et la LPO du Rhône.
EDF met en place de nombreuses mesures : balisage et l’évitement des zones sensibles, notamment les terriers-huttes de castors ; capture et le déplacement d’espèces protégées comme la grenouille agile, l’agrion de mercure (libellule), le campagnol amphibie ou le lézard des murailles, qui seront transférés vers des zones non concernées par les travaux. EDF créera 250 m² de mares recréant l’habitat des amphibiens transférés. L’entreprise financera des actions dans le plan de gestion Natura 2000 du cours d’eau du Rizan. EDF financera la création d’un hectare de roselières et l’élaboration d’un plan de gestion de 4 hectares de roselières existantes. L’ensemble du chantier fera l’objet d’un suivi environnemental par un écologue, qui se poursuivra à l’issue des travaux par un programme de gestion des espèces et habitats protégés sur plusieurs années.
Pendant les travaux, l’accès au chemin de halage (crête de la digue) est interdit, y compris aux cycles et aux piétons, entre la passerelle de Décines et le barrage de Jons.