Pour préserver la biodiversité, il est primordial de permettre le déplacement des espèces pour qu’elles puissent se nourrir, se reproduire. C’est vrai pour les grands mammifères, comme pour d’autres espèces. Les espèces doivent pouvoir se déplacer au gré des changements des milieux. Les déplacements permettent de maintenir un brassage génétique.
La destruction et le morcellement des habitats naturels par les activités humaines et les aménagements (autoroutes, routes, barrages de toutes tailles, voies ferrées, zones industrielles…) rompent les liens existants entre les milieux. De nombreuses espèces de poissons migrateurs ne peuvent remonter les cours d’eau pour pondre et des batraciens sont écrasés par milliers chaque printemps lorsqu’ils vont gagner les lieux de ponte. Le développement d’interconnexions physiques et biologiques, appelés « corridors biologiques », est essentiel.
En 2006, le Conseil régional de Rhône-Alpes a prévu un dispositif destiné à soutenir des acteurs locaux dans la conduite de projets opérationnels visant à préserver ou restaurer la connectivité écologique d’un territoire : le Contrat de territoire « corridors biologiques » en Rhône-Alpes.
La Région a signé quatre Contrats qui concernent la remise en état de connexions écologiques dans les vallées alpines .Des contrats visent à rétablir la circulation entre Bauges et Chartreuse, entre Chartreuse et Belledonne et Grésivaudan. Un contrat portant sur le secteur du Massif Central en Rhône-Alpes. inclut des actions transversales à l’échelle du Massif. Un premier volet territorial sur le secteur de Saint-Étienne Métropole devrait être suivi d’un deuxième volet sur le territoire du Parc du Pilat. D’autres projets de contrats sont à l’étude : pour le Trièves (sud Isère) pour Bièvre-Valloire (nord Isère) et pour le Franco-valdogenevois.
Un Contrat « corridors biologiques suppose la réalisation d’une étude préalable pour diagnostiquer l’état de la connectivité écologique identifier les enjeux et élaborer le plan d’actions pour 5 ans. Les actions peuvent concerner l’intégration de ces enjeux dans des documents réglementaires, la réalisation de travaux de maintien ou de restauration de la connectivité, la communication, la pédagogie, et l’animation globale du contrat. Les projets retenus sont menés à une échelle intercommunale. Ils doivent intégrer dans une approche globale, à la fois les espaces naturels remarquables et les étendues de « nature ordinaire » permettant de faire le lien entre ces espaces.