Les frontières entre milieux humides, milieux aquatiquees et milieux terrestres sont souvent très floues. lLes tourbières des tête de bassin des rivières du Rhône, comme l’Azergues sont très sensibles à l’environnement agricole. Les marais qui ont tendance à se refermer ont des échanges constants avec les milieux proches. Les îles et lônes du Rhône dépendent du jeu entre le fleuve et ses aménagements. Les rives des cours d’eau et des lacs sont le cadre de flux de polluants, de mouvements de biodiversité.
Gérer ensemble des milieux aquatiques et terrestres
” On a d’abord protégé des espèces, surtout des espèces remarquables, puis on s’est intéressé à des habitats. On a mis ensuite en évidence l’importance de la continuité des habitats, en créant des corridors biologiques, des trames vertes. Nous avons mis en place des trames bleues, pour favoriser la circulation de la biodviersité dans les milieux aquatiques. Il s’agit maintenant de gérer ensemble trames vertes et trames bleues” explique Alain Chabrolle, vice Président de la Région Rhône-Alpes en charge de l’Environnement et de la Santé.
Un Schéma régional de Cohérence Ecologique
Alain CHABROLLE a présenté jeudi 30 janvier 2013, lors de la dernière session du Conseil régional de Rhône-Alpes , une délibération cadre pour aller vers une gestion intégrée des trames vertes et des trames bleues. Le but: parvenir à un Schéma Régional de Cohérence Ecologique ( SRCE) qui permettra à Rhône-Alpes de retrouver progressivement un fonctionnement des milieux naturels. ” Le futur Schéma régional aura une dimenson opposable. Les futurs documents directeurs comme le SCOT, les plans locaux d’urbanisme devront en tenir compte” souligne le vice-Président à l’Environnement et à la Santé.
La meilleure échelle pour une politique de la biodiversité
L’objectif est pour le moment de lancer une large concertation pour parvenir dans une année à des décisions d’action. La Région ne doit pas compliquer et alourdir une organisation déjà complexe. Elle doit prendre sa place de chef de file, de chef d’orchestre. ” C’est vraiment l’objectif que nous recherchons à travers l’Acte III de la décentralisation. La Région est la meilleure échelle pour appréhender les questions de biodiversité. Rhône-Alpes met en oeuvre des mesures préconisées dans le cadre de la convention de Nagoya sur la biodiversité, rappelées lors du dernier sommet mondial de le biodiversité à Hyderarabad. Notre projet a été salué par l’Assemblée des Régions de France comme étant pionnier. Nous voulons polliniser notre méthode“
Evidemment il s’agit d’être prudent. Lors du débat sur la délibération cadre, plusieurs conseillers ont insisté sur les limites de l’action régionale, qui doit respecter les acteurs en place. La région devra se positionner par rapport à l’Agence de Eau Rhône Méditerranée Corse. Il ne faut pas bousculer des organisations, des actions, des emplois qui existent. Des conseillers ( PSEA comme UDC 1) ont rappelé le rôle des Contrats de rivière qui permettent déjà une gestion décloisonnée des nombreux cours d’eau. Rhône-Alpes est la région qui compte le plus de contrats de rivières.
Une concertation
” Nous allons lancer une concertation, et voir comment petit à petit, sans remettre en cause les contrats de rivières, les syndicats qui portent ces contrats pourraient enrichir leurs actions” rassure Alain Chabrolle.
La Région n’a jamais imposé de projet, par exemple de parc naturel régional ou de réserve naturelle régionale. La concertation ira dans le même sens. C’est dans cet esprit que se construiront de nouveaux projets. La Réserve Naturelle régional du Lac d’Aiguebelette est en train de voir le jour de cette manière. La future Réserve Naturelle Régionale de la Tourbière des Saisies, va naitre de cette manière. Elle permettra de sauvegarder la plus grande tourbière d’altitude d’Europe, déjà protégée par des actions menées avec l’Office National des Forêts.
Le développement du Plan Rhône s’inspirera de cette gestion intégrée, en prenant encore davantage en compte les ripisylves. Cette approche s’étendre vers les Régions PACA et Languedoc Roussillon. L’approche intégrée présidera à la construction du futur Parc Naturel Régional de la Dombes, où l’eau se mêle si intimement à la terre.
1) Le groupe UDC a voté contre la délibération: ” C’est un sujet très important mais il ne suffit pas à la Région d’affirmer sa volonté d’être chef de file pour être un acteur crédible. Une fois de plus, nous avons droit à de grands principes, à des lieux communs et à de l’idéologie sans donner la parole aux acteurs incontournables de nos espaces naturels (le monde agricole, les pêcheurs, les chasseurs…). Rappelons que depuis 2010 le budget Environnement connaît une baisse de plus de 66 % !”