Le réseau de distribution est en première ligne lors du déploiement de la mobilité électrique. Didier Jacquemoux a rappelé les objectifs du plan décidé par l’Etat en 2009 qui prévoit deux millions de véhicules électriques ( VE) en 2020. L’objectif est ambitieux, mais, quels que soient les ajustements, un tel parc ne représentera que 5% du parc actuel qui compte près de 40 millions de véhicules.
La consommation de ce parc de VE ne pèserait que quelques pour cent de la consommation et la capacité de production actuelle ne devrait pas être sensiblement modifiée ou augmentée pour satisfaire la demande.
Des problèmes en cas de recharges simultanées massives
En revanche, le développement d’un parc de véhicules électriques peut poser des problèmes si tous les véhicules, exercent un appel de puissance sur le réseau d’une manière simultanée. En cas de charge rapide ou semi-rapide, la demande de puissance d’un véhicule peut en effet représenter plus de 40 kW, ce qui équivaut à la puissance appelée d’un immeuble. En cas de recharge rapide simultanée de plusieurs véhicules dans un même quartier, le réseau local peut être mis fortement en contrainte.
La recharge rapide peu utilisée
Fort heureusement, a rappelé Didier Jacquemoux, la recharge rapide et même la recharge semi-rapide, qui peuvent poser problème au réseau, ne devraient pas être les plus fréquentes. La majorité (90%) des déplacements étant inférieure à 40km, les recharges normales à domicile ou sur le lieu de travail sont largement suffisantes.
Souvent dans une flotte de véhicules, une partie des véhicules ne circulent pas, d’autres peuvent effectuer des recharges partielles. Des recharges normales étalées dans le temps, la nuit, ne créent pas de risque pour le réseau ou l’installation électrique intérieure d’une entreprise.
Les recharges rapides, en quelques dizaines de minutes qui peuvent poser problème au réseau, seront plus chères. Ce service supplémentaire, qui rappelle le plein fait à la pompe à essence, pourrait être facturé environ 36 euros (extrait du livre vert sur les IRVE publiques).
Un déploiement prudent des points de recharge rapide
La mise en place de ces points de recharge rapide, qui demande un maillage territorial particulier, devra être réalisée avec prudence. Il est inutile de créer des points de recharge qui ne seront pas utilisés, simplement pour communiquer ! Les points de recharge rapide devront être installés en fonction d‘usages particuliers et notamment pour des trajets supérieurs à l’autonomie du véhicule. La loi dite « Grenelle 2 » confie la compétence du déploiement des infrastructures de recharge publiques aux Collectivités Locales, en suppléance d’offres inexistantes, insuffisantes ou inadéquates. . En Bourgogne, les collectivités se penchent déjà sur un plan de mobilité électrique à la maille régionale.
Le véhicule électrique c’est aussi une autre approche de la conduite. Avec un frein moteur important, qui assure une recharge de la batterie, le conducteur est incité naturellement à une conduite plus douce (pour faciliter la prise en main du VE notre personnel est systématiquement formé à l’éco conduite). A noter également une réduction des dépenses d’entretien d’environ 40%, un risque de pannes divisé par 3, et pour ceux qui pratiquent l’écoconduite une diminution de 15% des accidents.