Pour le bassin Rhône-Méditerranée, la période 2016-2021 doit permettre d’atteindre des objectifs réalistes d’amélioration des eaux, estime le Conseil Economique Social et Environnemental Régional de Rhône-Alpes.
Le CESER Rhône-Alpes s’est penché ce mardi sur le projet de Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE) du bassin Rhône Méditerranée Corse, à la demande de l’Etat et du Comité de Bassin, “Parlement de l’eau” du bassin, où siègent élus, représentants des consommateurs et des utilisateurs.
Premier constat, le SDAGE 2010-2015 n’a pas atteint ses objectifs. Le bon état écologique des eaux superficielles (par rapport aux eaux souterraines) devait être de 65,5 %. Le bon état écologique fixé comme objectif par la Directive cadre européenne ne concerne en fait en 2015 qu’un peu plus de la moitié des eaux. L’objectif était ambitieux, pensait le CESER en 2009 : juste, on avait visé trop haut !
Pour le Schéma 2016-2021, le CESER a d’abord noté, explique le rapporteur Georges Erome ( collège 3, monde associatif notamment) l’absence de synthèse et de résumé non technique, ce qui empêche l’appropriation par le grand Public et les assemblées consultées, comme les CESER de France Comté, de Bourgogne, de Rhône-Alpes, de Provence Alpes Cote d’Azur, de Languedoc Roussillon! Les documents représentent 1500 pages et il faut reconnaitre que le CESER lui-même ne communique guère mieux! Autre remarque: l’absence de coûts prévisionnels dans les actions prévues mais le Conseil trouve intéressante la déclinaison du SDAGE par territoire.
L’objectif 2021 pour la bonne qualité des eaux, un peu supérieur à l’objectif fixé pour 2015, soit 67 % mais en fait les actions sont en bonne partie reportées sur le SDAGE 2022-2027 !
Le CESER insiste pour que les efforts soient poursuivis en matière d’économies, une action déjà engagée, mais il faut intensifier la lutte contre les fuites dans les réseaux. Le changement climatique incitant les agriculteurs à demander des retenues collinaires pour conserver l’eau pendant l’été, il faut développer des ouvrages avec prudence. Pour le CESER, les retenues doivent être créées pour des besoins véritables de l’agriculture de proximité ou pour préserver l’environnement ! Le CESER demande encore pour le bassin Rhône-Méditerranée, la poursuite des efforts de réduction de l’utilisation des phytosanitaires .
Mais l’avis unanime du CESER cache en fait des points de vue encore différents. Alors que le monde agricole estime raisonnable des progrés qui tienne compte des contraintes économiques, les associations de ” défense de l’environnement”, demandent à l’agriculture d’évoluer plus vite!