Poursuite de la hausse de la consommation mondiale d’énergie et des émissions de CO2 : le bureau d’études français ENERDATA a publié son Rapport Global Energy Trends (GET) 2024
Depuis plus de 30 ans le bureau d’études Enerdata est spécialisé dans l’analyse et la prévision des enjeux énergétiques et climatiques, à différentes échelles géographiques (monde, pays ou région) comme à divers niveaux économiques et sectoriels. Ces compétences permettent d’aider entreprises, investisseurs et autorités publiques du monde entier à définir leurs politiques, leurs stratégies et leurs plans de développement.
Tous les ans, le rapport d’ENERDATA fournit une comparaison détaillée des données énergétiques mondiales entre l’année écoulée ( 2023 en l’occurrence) et les années précédentes. Des analystes ont exploité les bases de données les plus fournies sur les énergies et les émissions mondiales.
Production et consommation mondiales d’énergie revenues au niveau pré-COVID
Selon ENERDATA, la croissance économique et la consommation d’énergie ont retrouvé leur niveau d’avant la pandémie mondiale de COVID-19, avec même une augmentation de +3%. Pour les 38 pays les plus développés membre de l’OCDE ( Organisation de la Coopération et du Développement économique ), une baisse de 1,5% de la consommation d’énergie a toutefois été constatée en 2023 pour la deuxième année consécutive, avec une baisse de 4% pour les pays de la seule Union européenne.
Les émissions mondiales de CO2 ont réaugmenté de +1,7%) pour atteindre un nouveau niveau record .Cela peut notamment s’expliquer par la forte proportion et l’augmentation des émissions de la Chine et de l’Inde, à un rythme toutefois moins soutenu que l’augmentation de leur consommation d’énergie.
» Les engagements pris lors de la COP28 par 120 états et notamment l’objectif du triplement de la capacité des énergies renouvelables à 2030 réclament un effort bien plus important. » note l’OCDE. L’intensité énergétique du secteur du transport décline lentement et l’impact des véhicules électriques est encore très limité
Forte augmentation de la consommation d’énergie des pays du G20
Cette tendance a impacté fortement l’évolution de la consommation d’énergie, fossile et renouvelable, provoquant une augmentation plus soutenue que lors ses périodes précédentes (+2,3% vs +1,3%/an). Cela s’explique notamment par l’essor économique des pays non-membres de l’OCDE, et plus particulièrement de la Chine (+7%) et de l’Inde (+5%).
Pour les pays de l’OCDE, la consommation d’énergie a diminué (-1,5%) pour la deuxième année consécutive, avec une baisse de 4% dans l’UE, de 3% au Japon et en Corée du Sud, et une consommation stable aux États-Unis.
La consommation d’énergies fossiles, et donc les émissions de CO2, continuent d’augmenter en raison notamment du rythme de développement des renouvelables, plus faible que celui de la croissance de la demande. Cet écart est amplifié par la faible disponibilité des centrales hydroélectriques en Chine et en Inde, qui explique un report dans ces pays, vers les combustibles fossiles, notamment le charbon.
Ces tendances des consommations expliquent une hausse des émissions mondiales de CO2. La reprise du secteur des transports en Chine ( exportations et importations) et de l’aviation mondiale a contribué à l’augmentation des émissions. Cet impact a été partiellement compensé par des températures plus douces réduisant la demande d’énergie aux États-Unis, par une activité industrielle à forte intensité énergétique plus faible dans l’Union européenne, au Japon et en Corée du Sud. L’augmentation de la production d’énergie renouvelable a aussi contribué à tempérer cette augmentation.
En 2023, la consommation de gaz a rebondi (+0,9%) après sa chute de 2022, mais s’est maintenue en dessous de son rythme historique. La consommation de pétrole a augmenté (+ 2,6%) plus rapidement que sa tendance historique. La consommation de charbon a poursuivi sa hausse (+2,5%, soit 4 fois plus que son taux historique), stimulée par la demande des consommateurs asiatiques (Chine et Inde). La part des énergies fossiles dans le mix énergétique du G20 est restée quasiment stable, conséquence de l’augmentation continue de la consommation de charbon et de pétrole en Chine et en Inde.