La création d’entreprises innovantes dans le secteur de l’énergie, comme dans d’autres secteurs, n’est pas facile. C’est ce qu’ont appris les jeunes futurs chercheurs européens du programme ESTI organisé par KIC InnoEnergy à l’INSA de Lyon.
Le programme a réuni 25 doctorants en sciences des universités partenaires de KIC Innoenergy, pendant une semaine à l’INSA de Lyon. Ils viennent de tous les continents, mais ont en commun d’étudier dans des universités ou écoles d’ingénieurs en Europe. Ils ont également en commun d’être brillants, ouverts, curieux et d’avoir été sélectionné pour sortir de leur laboratoire et lever le nez de leur thèse pour découvrir les enjeux stratégiques de l’énergie, le paysage de l’innovation dans le secteur de l’énergie. Ce jeudi, les futurs chercheurs ont échangé avec Philippe Baumard et avec les créateurs de jeunes entreprises du secteur de l’énergie de Rhône-Alpes.
« Nous avons les meilleurs ingénieurs du monde. » explique Philippe Baumard, fondateur d’Akheros, entreprise spécialisée dans l’intelligence comportementale, l’étude du comportement des systèmes afin de déceler des changements anormaux. La créativité est réelle. Depuis plusieurs années l’esprit d’entreprise s’est développé dans les universités et dans les écoles. « L’étape de la création d’entreprises bénéficie même de très bonnes conditions pour le premier tour de table ; pour le “seeding”, l’étape de la graine. » Le financement de la Banque Publique pour l’Investissement (BPI) peut être obtenu sans trop de difficulté pour un projet sérieux.
Mais il est difficile pour un jeune entrepreneur de prendre son envol en conservant la maîtrise de son entreprise. On peut le priver d’une partie de la propriété intellectuelle de son invention, qu’il devra partager avec son université. Il devra céder une partie du capital de sa société, promettre à des investisseurs de sortir ou bout de quelques années avec une belle plus-value. Le deuxième tour de financement, pour des montants plus élevés, est très difficile ! « Il n’y a pas de vrai capital risque en France pour les seconds tours de table.» estime PHILIPPE Baumard.
La mobilisation de capitaux régionaux, dans la longue durée, n’est pas connue, les banques ont une vision de court terme seulement financière. L’environnement est plus porteur aux USA où l’on sait attirer les talents et les belles entreprises formés dans l’Hexagone souvent aux frais du contribuable français.
D’autres jeunes européens regardent de l’autre côté l’Atlantique pour développer leurs belles idées. C’est le cas de Sandro Iacovella, étudiant l’Université belge de Louvain, qui a mis au point un système de collecte de données basé sur des capteurs nombreux et bon marché qui permettent de savoir en permanence la température de locaux, de magasins. Avec une connaissance en temps réel de la température des systèmes de climatisation et de réfrigération, il est possible d’adapter le fonctionnement aux besoins exacts des installations, en réalisant des économies importantes.