Charognards, les gypaètes et vautours moines peuvent aussi être mis au service de l’équarrissage dont on besoin les éleveurs.
Les populations de vautours moines et de gypaètes peinent à se développer dans les montagnes drômoises où des réintroductions ont été engagées avec le soutien actif des associations. Mais ces grand rapaces, se reproduisent à un rythme très lent. Les jeunes ne peuvent se reproduire qu’à l’âge de cinq ans. Les couples n’ont qu’un seul jeune. Certains jeunes vautours mènent pendant plusieurs années une vie erratique, qui les mène, au hasard, en Europe du Nord ou autour de la Méditerranée, avant de revenir parfois près de leur terre natale pour nidifier.
Un seul couple de gypaète se reproduit dans la Drôme, au sud du Parc naturel régional du Vercors près du cirque d’Archiane. Une dizaine de couples de vautours moines se reproduisent dans les Baronnies drômoises. Ce type de reproduction explique la fragilité des populations. Des populations qui ont perdu leur mauvaise réputation, de préleveurs d’agneaux. Quelque part, les grands rapaces ont trouvé leur place dans la culture drômoise et dans le cœur des touristes. Les chasseurs mêmes ont compris l’importance des rapaces.
Un nettoyage systématique
Il faut dire que les vautours donnent aussi un exemple de leur utilité. Dans la nature, ces mangeurs de charognes éliminent méthodiquement les cadavres : chaque espèce étant spécialisée, les vautours fauves consomment les parties molles, las vautours moines dévorent la peau plus coriace et que les gypaètes, derniers commensaux, brisent les os avant de les avaler.
» Cet appétit de chair morte, a été valorisée par l’association « Vautours en Baronnies » pour mettre en place un service d’équarrissage naturel, disons, en circuit court » explique Roger Mathieu président honoraire de la FRAPNA Drôme et vice-président de Vautours en Baronnies.
Les associations se sont engagées dans les activités d’équarrissage pour servir les éleveurs. Dans les troupeaux il y a toujours des bêtes qui meurent de maladies ou de blessures. Dans la nature, les charognards se chargent du nettoyage. Sans les vautours, les éleveurs doivent faire appel à une entreprise spécialisée, parfois fort éloignée, ce qui engendre des coûts, sans parler des émissions de carbone dues au transport.
Dans la Drome, l’association « Vautours en baronnies » a mis en place une prestation d’équarrissage, qui repose sur deux filières : une filière individuelle et une autre collective. » Chez une petite dizaine d’éleveurs, nous avons créé des placettes, biens closes pour empêcher l’entrée de renard ou autres carnivores. Les éleveurs déposent les animaux morts et les rapaces nettoient » explique Roger Mathieu.
L’équarrissage naturel collectif concerne une centaine d’éleveurs baronniards qui lorsqu’ils doivent se débarrasser d’un animal mort, font appel à l’association qui collecte les cadavres et les dépose sur une plateforme dédiée. » Toutes les procédure suivent évidemment les règles établies par l’administration, jusqu’ à l’élimination des os, afin d’éviter des risques comme celui de l’encéphalopathie bovine.
Tout au long de la chaine, on est satisfait, éleveurs, associations, administrations.. … sans parler des rapaces.