Lors de la discussion budgétaire pour 2024, les opposants de gauche, écologistes ou de la droite extrême ont reproché un projet de budget, comptable, d’autosatisfaction, trop éloigné des besoins des habitants d’Auvergne Rhône-Alpes, ,notamment ceux qui sont les plus touchés par la crise actuelle.
L’adoption du budget 2024 de la Région Auvergne Rhône-Alpes était le principal point de l’ordre du jour de l’assemblée plénière qui s’est tenues jeudi et vendredi à l’Hôtel de Région.
Le projet de budget a été présenté par Laurent Wauquiez qui a renouvelé l’expression de ses priorités: bonne notation, par les agences financières, compression des dépenses de fonctionnement, absence d’augmentation des impôts. Tous les groupes politiques se sont exprimés. Les élus de la majorité ont évidemment tressé des couronnes de laurier. Les groupes des oppositions, gauche et écologistes d’une part, extrême droite d’autre part, ont attaqué le budget sous des angles différents.
Voici plusieurs interventions, dont les propos sont résumés en substance.
Johan Cesa ( SED , Socialistes, Ecologistes, Démocrates ) « Nous avons droit à la vieille chanson sur votre promesse budgétaire Les ratios financiers sont bons mais pas forcément record. Ce haut niveau d’investissement a un prix, un endettement de près de trois milliards d’euros et une baisse des dépenses de fonctionnement, un recours à la sous traitance, dans les lycées pour la restauration et les ménages. Une baisse qualité de service rendu, voilà la contrepartie.
Votre discours fait croire que vous baissez les impôts. En réalité vous n’aidez que sur une petite partie de la TICPE et de la carte grise Vous vous arrêtez d’exonérer l’acquisition de véhicules propres depuis janvier 2020, de ne plus exempter les détenteurs de véhicules hybrides, Vous faites des économies sur le dos de l’écologie. Et au Ier janvier 2024, les tarifs des TER et Léman Express vont augmenter. Vous baissez les subventions aux spectacles vivants , en juin la Région s’est désengagé des sites Natura 2000. Le plan régional de 5,5 milliards pour le ferroviaire arrive tard bien tard. Rien n’est fait pour les petites lignes. Nous mettons en cause vos choix politiques, et votre méthode. A quand un Un abonnement TER comme en Allemagne ? »
Alexandre Martin-Comte (RN ) : » Malgré un contexte tendu, la Région un bon statut financier, mais elle ne doit pas être gérée dans un but comptable et de communication . On est en face d’un exercice d’autosatisfaction permanent, chaque plénière est l’occasion d’une approbation, avec en ligne de mire le sauveur que vous prétendez être alors que vous êtes le dernier représentant d’un système qui a mis la France dans le mur. Nous sommes en train de nous réjouir , mais avec une région puissante, il est normal d’avoir un potentiel financier important. Ce n’est pas un miracle. Quand on ne finance pas n’importe quoi, par rapport à la gauche et quand on est dans une gestion irresponsable. Mais avec les assemblées à huis clos les amendements refusés, nous avons un problème de démocratie. Notre conseil régional est une enceinte de dialogue et non pas une chambre d’enregistrement. Nous voterons contre ce budget.
Romain Champel (UDI- Centristes) , approuve les orientations budgétaires, la » maitrise des dépense ». Le conseiller souligne les actions en faveur des lycéens, les achats de rames ferroviaires. Les élus UDI – Centristes voteront le budget 2024.
Fabienne Grébert Les Ecologistes : « Je n’ai pas l’impression que nous sommes dans le même siècle, qui va nous amener à changer nos vies. Nous sommes dans un amphithéâtre Pompidou , le président qui a lancé le réseau autoroutier, le Concorde ; Nous sommes dans une politique libérale… Ce budget est un budget de casse sociale , avec la privatisation de l’entretien et et de la restauration dans les lycées. Vous vous étonnez de ne plus pouvoir recrute mais comment recruter en offrant des salaires de misère…. … Nous voyons moins 19% pour le soutien aux énergies renouvelables. Les dépenses réelles d’investissement baissent en tenant compte du remboursement de la dette. Notre capacité d’action permettrait un milliard de plus dans la transition. Vous préférez investi dans la route, la chasse, les canons à neige.
Guillaume Lacroix (Parti radical de Gauche). Il n’y a rien à dire sur la région n’est bien gérée, mais monsieur le président pour autant je vais vous décevoir, le Parti Radical de Gauche ne votera pas le budget non pas parce que la Région n’est pas bien géré mais parce que l’investissement n’est pas suffisant. Nous voterions un budget de déclassement.
Nous considérons qu’il y a trois urgences. Une urgence sociale. Nous nous trouvons dans une situation dans laquelle il y a augmentation de nos recettes par la TVA payée par tous nos concitoyens , y compris qui doivent choisir entre un des trois repas. Nous aurions pu faire un geste pour les cantines, sur les prix des TER
Il y a des enjeux dans l’énergie. On ne peut pas ne pas être présent dans les actions en faveur de l’amélioration des performances des bâtiments
Enfin il y a l’exigence républicaine: le contribuables paie deux fois casque lorsque l’Etat qui doit faire ne fait pas et lorsque la Région paie. La Région n’est as assez présente sur la question de la laïcité, avec la disparition de l’Observatoire de la Laïcité. Notre vote n’est pas un vote de défiance, mais un vote de différence.
Stéphane Blanchon ( LIS) : Oui la construction budgétaire est bonne mais les recettes augmentent avec l’inflation, nous avons donc des marges de manœuvre. Pour la TICPE ( Taxe intérieur sur les produits énergétiques et sur les carburants , rendons du pouvoir d’achat aux habitants d’Auvergne-Rhône Alpes, diminuons notre empreinte sur les cartes grises. Nous nous abstiendrons sur ce budget.