La mobilisation contre le projet d’autoroute A 45 s’est renforcée ce mercredi avec le lancement à Lyon d’une pétition par plusieurs associations ( 1) qui veulent faire changer la position du département de la Loire, de l’Agglomération de Saint-Etienne et du Grand Lyon, derniers défenseurs du projet.
Le collectif a repris force et vigueur après la visite de Nathalie Kosciusko Morizet, secrétaire d’Etat à l’Ecologie, le 17 mai à Saint-Maurice sur Dargoire (Rhône). La secrétaire d’Etat avait écouté les critiques du projet exprimées par Noël Collomb, co-président de la Sauvegarde des Coteaux du Lyonnais. Elle avait salué l’existence d’alternatives appuyées par des collectivités et avait indiqué qu’elle faciliterait un contact avec le Ministère de l’Environnement, de l’Energie, du développement Durable et de l’Aménagement du Territoire.
Avant le 20 juillet
Depuis, Noël Collomb, a rencontré un conseiller de Jean-Louis Borloo chargé des questions de transport. Il a eu confirmation que le projet avait fait l’objet d’un lobbying intense de la part de Pascal Clément, quand ce dernier était président du Conseil général de la Loire.
Les responsables associatifs sont convaincus qu’il est possible de faire réexaminer le projet. Mais la Déclaration d’Utilité Publique (DUP) doit être signée (si telle est la volonté du gouvernement) par le premier Ministre avant le 20 juillet. Les associations veulent donc accroitre la pression sur les collectivités qui peuvent soutenir des alternatives.
« L’A 47 fera des chômeurs »
Les associations ont apporté d’autres arguments sur le caractère dépassé du projet. « Un salarié qui devrait tous les jours faire le trajet Saint-Etienne-Lyon, avec le péage, dépenserait entre 500 et 700 euros par mois, alors que le même trajet par le train ne lui coûterait que 130 euros » explique Jean-Charles Kohlas, conseiller régional Vert. Pour Gérard Leras, président du Groupe des verts au Conseil régional, on va fabriquer du chômage. « On empêchera les gens d’aller travailler» et c’est l’économie des deux agglomérations qui en souffrira.
Les associations insistent sur la baisse du trafic sur l’A47. Pour les voitures particulières la baisse est de 4106 véhicules par jour en moyenne depuis 2004. Le trafic des camions lui-même est en retrait, signe que l’activité économique de Saint-Etienne est bien en recul, mais pour le conseiller régional Vert, la solution n’est pas dans la construction d’une autoroute. Elle se trouve plutôt dans une relocalisation d’activités en tenant compte du poids du poste « transport ».
Alternatives
Les associations mettent en avant les alternatives : amélioration de l’A 47, aménagement de ses accès, amélioration de l’intégration, éduction des nuisances, accroissement de la capacité de transports des TER entre Lyon et Saint-Etienne. Les TER ont permis à des milliers de voyageurs des deux agglomérations de renoncer à leur voiture. Les chiffres prouvent le fonctionnement de ces vases communicants.
« Notre jardin c’est la planète »
Les associations lancent une pétition d’envergure nationale. Pour Alain Chabrolle, de la FRAPNA et de France Nature Environnement, le dossier de l’A 47 est bien un dossier national qui illustrera ou non la volonté du gouvernement d’appliquer la logique du Grenelle de l’Environnement. Pour Noël Collomb, l’engagement contre le projet n’est pas local. « Nous ne défendons pas notre jardin et nous ne voulons par envoyer ce dont nous ne voulons pas dans le jardin des autres. Nous n’en voulons pas ailleurs. Notre jardin c’est la planète».
Gérard Leras va écrire à Jean-Louis Borloo, à Nathalie Kosciusko-Morizet et à Bernard Soulage, vice-président de la Région chargé des transports. Les associations vont rencontrer les élus des trois exécutifs qui soutiennent encore le projet. Elles rappellent la position de Michel Mercier, président du Conseil général du Rhône qui ne mettra par d’argent dans le projet. Elles vont donc solliciter une rencontre avec Gérard Collomb, président du Grand Lyon, qui n’est pas contre l’autoroute, mais l’imagine n’entrant pas dans Lyon et se raccordant au contournement Est de Lyon très au sud… . En fait ce serait un débouché sur le Rhône proche de l’actuelle A 47. Les associations vont sensibiliser le maire de Saint-Etienne, socialiste lui aussi qui semble hésiter.
Les associations sont les suivantes :
ALCALY, qui réunit 109 collectivités, mais aussi le Parc Naturel régional du Pilat http://www.alcaly.org ou contact@alcaly.org
Sauvegarde du Pays du Giers contact andrebob@hotmail.fr
Sauvegarde Vivarais Pilat contact moulinage.barou@wanadoo.fr
Sauvegarde des Coteaux du Jarez : contact bbernardjulia@aol.com
Sauvegarde des coteaux du lyonnais :
http://www.scl-rhone.org/ ou Noel.collomb@club-internet.fr
Elus Verts de la Région Rhône-Alpes