La liaison transalpine est un projet européen, une dimension largement cachée par ses détracteurs, et sous-estimée en haut lieu à Paris. L’Europe attend avec impatience l’engagement de la France. L’Italie rappelle qu’elle s’est engagée pour le financement des accès au tunnel.
L’assemblée générale du Comité pour la Transalpine, tenue le 1er octobre à Lyon a été l’occasion de rappeler la dimension avant tout européenne du projet. La liaison dite Lyon-Turin n’est qu’un maillon d’une liaison ferroviaire sud-européenne qui va du Portugal en Hongrie et rejoint l’Europe orientale.
La liaison doit permettre un développement plus propre des transports au sud du continent, pour les voyageurs, comme pour les marchandises. Le projet est soutenu sans hésitation par l’UE depuis sa conception, alors que la France, malgré ses engagements, tergiverse.
« Un projet européen attendu depuis longtemps«
L’assemblée générale a été l’occasion de faire le point. Ainsi, les documents rappellent les déclaration d’AdinaVălean, Commissaire européenne aux Transports, lors de la signature de trois contrats permettant l’avancement du creusement des galeries. « La décision d’attribuer trois contrats d’un montant de plus de 3 milliards d’euros est un pas décisif vers l’achèvement de la liaison ferroviaire Lyon-Turin. Elle comblera le maillon manquant entre la France et l’Italie et contribuera à déplacer de gros volumes de trafic transfrontalier de la route vers le rail. Mais ce projet est plus qu’un projet binational car il deviendra le cœur qui relie la péninsule ibérique à la partie orientale de l’Union Européenne. La liaison ferroviaire Lyon-Turin est un projet européen attendu depuis longtemps, bien conçu et emblématique, qui contribue aux objectifs du Green Deal européen. »
Iveta Radičová, Coordinatrice européenne du Corridor Méditerranéen, dans une vidéo adressée aux participants à l’assemblée a rappelé les engagements pris par l’Europe, annoncés lors de l’assemblée 2019 à Lyon, d’accroître le financement européen pour les voies d’accès. « Les voies d’accès sont entièrement éligibles aux financements européens » a déclaré la Coordinatrice au nom de la Commission. Mais il faut présenter un dossier dans les temps pour pouvoir bénéficier du taux sans précédent de 50 %. » L’engagement de la France doit être très rapide pour éviter un enlisement du projet.
Cette urgence d’un engagement des deux pays a été rappelée par Paolo Foietta. « Ces opportunités de financement sont exceptionnelles. Mais elles peuvent s’évanouir », a mis en garde le président italien de la Commission Intergouvernementale (CIG) pour le Lyon-Turin. Mais c’est la France qui tarde à se prononcer clairement et fermement. « Le nouveau gouvernement italien, présidé par Mario Draghi, a pris les décisions nécessaires pour une mise en service de la section italienne en même temps que le tunnel transfrontalier. Nous demandons respectueusement à la France de prendre rapidement les mêmes décisions. Ces accès et les connections au réseau européen sont essentiels. Un tunnel sans accès, c’est comme un pont sans route qui y conduit, c’est ridicule ».
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