Pas facile, à priori, de concilier « transport aérien » et « développement durable », « aéroport » et « environnement », en ces temps de remise en cause radicale de bien des fonctionnements. Lionel Lassagne a néanmoins expliqué en une petite heure comment, ce qui semble être une gageure, peut être tenu.
Entre l’aéroport de Saint-Exupéry et les riverains, il y a eu des temps difficiles. Les CRS ont parfois servi d’amortisseurs entre l’établissement et des riverains inquiétés par la perspective d’une troisième voire d’une quatrième piste, permise par l’existence de réserves foncières de 900 hectares.
Depuis plusieurs années, les relations se fondent sur l’information et sur le dialogue. La loi a imposé un comité d’information. L’Etat veille. On se parle. Lionel Lassagne avoue préférer la transparence, dire qu’un avion a dû larguer son plein de kérosène avant d’atterrir, après un décollage manqué plutôt que laisser l’information filtrer.
Le transport aérien peu croitre en limitant ses effets
Le directeur Développement durable de Saint-Exupéry est convaincu : le transport aérien peut continuer à croitre en limitant ses effets environnementaux, locaux et globaux. En 2012, l’Europe va d’ailleurs imposer au transport aérien des quotas d’émissions de CO2 qui vont faire bouger le marché. Une consommation de 3 litres au 100 kilomètres par passager pour un vol intercontinental, des avions davantage remplis, des montées en altitude plus rapides, des procédures d’atterrissage plus économes en carburant, des appareils moins bruyants : les solutions existent.
Lionel Lassagne a expliqué comment l’aéroport peut faire valoir ses vues, face à un marché dont il ne cache vouloir une part grandissante. L’aéroport peut négocier avec les compagnies l’utilisation d’avions plus discrets, inscrire le tri des déchets dans les conditions de fonctionnement des quelques 200 entreprises du site (qui emploient 5 000 salariés). Si l’aéroport n’a pas de prise sur l’essentiel du vol, il gère tout ce qui, au sol, génère déchets et nuisances.
Cette vision prend une dimension stratégique explique Lionel Lassagne. Il est aussi responsable de la politique d’acquisition de terrains, de la prospection des entreprises invitées à s’implanter sur le site. La direction du développement durable, s’intéresse donc à la dimension sociale du fonctionnement de l’établissement, et des entreprises qui y sont installées. Un aéroport ne fonctionne pas seulement pour les avions…
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Le Club Eco Attitude est un club informel, créé à l’initiative de Christophe AUSSENAC et Robert COMBES, fondateurs d’ATC Groupe, de François Pierre SALAMAND, fondateur de l’Agence Plus de Sens, et de Michel DEPROST, fondateur d’Enviscope.
Pour en savoir davantage sur l’aéroport de Saint-Exupéry: http://www.lyon.aeroport.fr