Les enjeux alimentaires, agricoles, environnementaux, économiques et sociaux, sont intimement liés. Certains ont longtemps et voulu faire croire que le lien entre terroir et marché, entre agriculteurs et consommateurs pouvait être occultés. On a voulu faire croire qu’une globalisation sans autre règle que l’abaissement des couts, sans lisibilité, sans traçabilité, devait s’imposer.
Il n’en n’est rien. Si les échanges internationaux sont nécessaires dans le monde alimentaire, pour les bien agricoles, la production locale est indispensable.
La transmission d’exploitations agricoles en bonne santé, est une urgence. Les exploitations agricoles remplissent des rôles multiples. Nos concitoyens paysans nous fournissent des aliments. Ils sont engagés dans une mutation vers l’agro-écologie, une agriculture écologiquement intensive qui concilie productivité et environnement. Ont tort les associations de défense de l’environnement qui critiquent systèmatiquement et globalement l’agriculture en expliquant que la crise de l’élevage est provoquée par la mauvaise qualité des productions. La couverture de Charlie Hebdo, accusant cet été les paysans d’être dans la merde car ils produisent de la ” merde”, fait partie de ces critiques générales scandaleuses!
Il faut que les agriculteurs soient compris et bénéficient au contraire du soutien des consommateurs dès qu’ils s’engagent au dialogue. Ce sont bien les paysans qui sont capables de fournir des produits alimentaires pour la restauration collective, pour l’agro-alimentaire. Mais l’agriculture, c’est aussi un potentiel de production d’énergies renouvelables: méthane, solaire photovoltaïque, mais aussi biomasse avec la production d’une partie du bois énergie.
L’agriculture c’est aussi un potentiel de production pour des matériaux de construction comme la paille ou la chanvre, comme une source de molécules pour des matériaux bio-sourcés du futur, des bio-plastiques aux biocarburants. L’avenir de l’agriculture ne passe pas seulement par des critères quantitatifs. Quelle que soit la taille, petite ou très grande l’exploitation agricole devra répondre à des critère qualitatifs. Elle devra investir, fonctionner rationnellement, occuper efficacement le territoire, remembrer ses parcelles pour être plus efficientes. Les fermes doivent donc être transmises pour se développer.