Pour arriver à l’exploitation d’Elise et Georges Michallet, depuis presque le centre de Lyon, pas de problème: le bus 72 vous y conduit en quinze minutes. Là, à Saint-Genis les Ollières, on découvre non pas un élevage à l’étroit dans une banlieue de métropole, mais une installation vaste, 125 hectares en tout, dont 40 autour des bâtiments agricoles, l’habitation, et de grandes stabulations où des Blondes d’Aquitaine, des taureaux, des génisses, des veaux de l’automne et des veaux de l’hiver montrent leur belle robe claire.
Ici, en été, autour des bâtiments les bêtes peuvent trouver leur alimentation. Les foins sont abondants. Et depuis plusieurs années, Elise et George Michallet peuvent compter sur l’eau d’une retenue collinaire qui brille là bas à quelques centaines de mètres. ” La retenue nous a permis d’irriguer les prés et d’être autonomes” explique Georges Michallet. L’élevage n’a ps eu besoin d’acheter du fourrage.
En livrant chaque semaine 600 kilos de viande à des intermédiaires de la région, en vendant veaux, génisses et vaches de réforme, l’élévage Michallet où la profession agricole de Rhône-Alpes a présenté ce jeudi sa stratégie pour les dix ans qui viennent, est une belle entreprise.
Plusieurs générations
C’est le travail de plusieurs générations. Le père, présent lors de la réception des organisations agricoles rappelle. ” Je me suis installé dans les années cinquante, avec 15 vaches. Mon prédécesseur en avait sept “. L’agriculture est une question de durée. ” On ne change pas l’agriculture sur une injonction” explique Joseph Giroud, responsable agricole du Rhône, membre du Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE). Le secteur agricole a besoin d’être pris en considération dans une société qui lui impose des injonctions contradictoires. Il faut produire, bon au goût et à la santé, pas cher, et à proximité, alors que les terres agricoles disparaissent. Mille hectares chaque année en Rhône-Alpes.
L’agriculture a besoin de terres. Pour l’élevage et pour d’autres activités. L’agriculture a besoin d’eau. Déjà, l’eau est comptée dans les départements du sud de la Région, Drôme et Ardèche car les activités humaines entrent en concurrence autour du précieux liquide. Et l’eau sera de plus en plus à partager, même dans un département comme le Rhône.
Dans les économies dites développées, et pas seulement dans les pays du sud, l’agriculture a besoin de bonnes terres et d’eau.
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