L’agriculture est confrontée à la double contrainte de l’épidémie qui ralentit le fonctionnement des entreprises, et à l’arrivée prochaine de récoltes qui vont manquer de main d’œuvre. Des filières offrent des emplois pour récolter ces productions locales afin d’alimenter la demande régionale.
Jusqu’à présent, les circuits courts étaient mis en avant pour promouvoir l’approvisionnement local. C’est le circuit court élargi aux récoltes qui est en train de se mettre en place, dans l’urgence.
Les exploitations agricoles ont besoin de main d’œuvre d’une manière urgente. En effet, la période des récoltes arrive, mais une grande partie des filières ne pourront pas faire appel à des salariés temporaires venant d’autres pays, par exemple l’Espagne. « Le secteur du maraîchage et celui des petits fruits ont des besoins », explique Joël Juery, directeur de la fédération régionale des syndicats d’exploitants agricoles d’Auvergne-Rhône-Alpes. Les premières fraises seront à récolter bientôt un peu partout, ainsi que les asperges, dans les vallées de la Saône et du Rhône et en Auvergne.
Les agriculteurs sont mobilisés pour fournir les produits de saison. Ils espèrent que des marchés pourront être autorisés. « Nous demandons que les magasins de producteurs puissent fonctionner », explique Joël Juery. Car ces quelques débouchés doivent permettre d’écouler des produits périssables qui subissent les conséquences indirectes de la crise du Covid-19 : problèmes logistiques, réduction de main d’œuvre disponible, fermeture de certains marchés, fermeture d’une grande partie de la restauration hors foyer, concurrence internationale. Deux autres productions sont impactées, avec une commercialisation à 80 % saisonnière, c’est le cas de l’agneau et du chevreau de Pâques.
Conditions de travail
La FNSEA et les Jeunes Agriculteurs ont obtenu l’engagement des principales enseignes de faire la promotion des produits français.
Il reste à trouver des volontaires et à mettre en place les conditions d’accueil et de travail. Dans le secteur agricole et agroalimentaire les gestes barrière et les règles de distanciation sont la meilleure protection contre la propagation du Covid-19.
Avant de la fin de la semaine, un guide pratique établi par le ministère du Travail, établi en concertation avec les acteurs de la filière, sera diffusé aux entreprises et aux exploitations pour donner des solutions afin de garantir un travail en toute sécurité pour leurs salariés.
Une plateforme d’offres d’emploi
Le ministère du Travail met en place, avec Pôle emploi, une plateforme dédiée aux secteurs qui ont, dans cette période, des besoins en recrutement. Les candidats pourront consulter les offres sans créer de compte et accéder directement aux coordonnées des recruteurs. Les demandeurs d’emploi ou les indépendants dont l’activité a été stoppée sont concernés par ces opportunités d’emploi. Des salariés employés par des entreprises en baisse d’activité sont également susceptibles de répondre aux besoins intenses en recrutement de la filière.
Un dispositif simple et exceptionnel, permettra aux salariés en activité partielle de conclure un contrat de travail avec une entreprise du secteur. Le salarié pourra cumuler son indemnité d’activité partielle avec le salaire de son contrat de travail dans la filière agroalimentaire, sous réserve que son employeur initial lui donne son accord pour respecter un délai de prévenance de 7 jours avant la reprise du travail.