L’augmentation sur la partie Ouest des Etats-Unis de l’ozone troposphérique est due à des émissions venant d’Asie. Les conditions météorologiques transportent les polluants vers l’Est à travers le Pacifique. L’étude, menée par la NOAA (Agence américaine responsable de l’étude de l’océan et de l’atmosphère (National Oceanic and Atmospheric Administration) croise les nombreuses données d’observation sur la période 1984-2008. Parmi ces observations figurent celles des avions de ligne du Service d’observation MOZAIC de l’INSU-CNRS qui ont apporté plus de la moitié des données. Cette étude parait dans la revue Nature du 21 janvier 2010.
L’ozone troposphérique qui se trouve entre 0 et 12 km d’altitude est un des principaux gaz à effet de serre participant à l’équilibre climatique terrestre. C’est un polluant qui affecte la qualité de l’air et peut avoir de nombreuses conséquences physiologiques comme le ralentissement du taux de croissance de la végétation ou les affections pulmonaires. L’ozone est produit par les activités humaines.
Plus 30% depuis 1984
L’étude montre que l’ozone troposphérique sur la partie Ouest des USA a augmenté continuellement depuis le début des années 1980. L’augmentation est de 30% par rapport à des mesures réalisées en 1984. L’étude montre aussi que les plus fortes augmentations observées au cours des 15 dernières années sont associées aux masses d’air influencées par les émissions sur la Chine, l’Inde et les pays de l’Asie du Sud-Est.
La base de données utilisée pour l’étude a été établie à partir des mesures réalisées sur la période 1984-2008 par différents outils : réseau international de ballon-sondes, stations de télédétection par laser, campagnes de recherche organisées par la NOAA et la NASA et les avions de ligne instrumentés du programme MOZAIC. Chaque mesure d’ozone a fait l’objet d’un calcul de trajectoire arrière pour déterminer le cheminement passé de la masse d’air. Trois milliards neuf cent millions rétro-trajectoires de masses d’air sur 15 jours ont ainsi été calculées. Les observations d’ozone sont ensuite filtrées (exclusion de celles marquées par une influence des émissions continentales américaines) et triées suivant les différentes trajectoires de masses d’air.
L‘augmentation de la concentration moyenne d’ozone à grande échelle est inquiétante. Elle rendra impossible de rendre conforme à la législation américaine actuelle la qualité de l’air pour certaines régions des USA.
michel.deprost@enviscope.com avec le communiqué du CNRS