Le Grenelle de l’Environnement n’a remis en cause ou infléchi aucun projet d’infrastructure routière ou autoroutière en Rhône-Alpes. C’est le constat d’un tour d’horizon effectué samedi 26 janvier lors d’une rencontre organisée à Lyon par France Nature Environnement ( FNE) et la Fédération Nationale des Associations d’Usagers des Transports ( FNAUT). C’est l’impression que laisse le point effectué par les représentants d’associations régionales ou locales auquel nous avons assisté, la réunion ayant été aussi consacrée aux infrastructures ferroviaires.
Du côté du tunnel du Fréjus, les associations craignent que la réalisation d’une galerie de sécurité –nécessaire- d’un diamètre de 8 mètres ne mène à la création d’un second tube ouvert à la circulation. Aucun démenti ou engagement formel n’a été pris par l’exploitant sur ce point qui inquiète aussi la Région.
Concentrer le trafic sur la Maurienne
Les associations craignent le scénario suivant. D’un côté la vallée de l’Arve et le Massif du Mont Blanc, peut-être classé, pourraient être épargnés par le renoncement à un renforcement du trafic routier. D’autre part, le trafic routier par le littoral Méditerranéen pourrait aussi être limité. Le trafic routier de marchandises pourrait être concentré sur l’autoroute de Maurienne et sur le tunnel du Fréjus.
Cette perspective paraît d’autant plus crédible aux associations que d’autres infrastructures se mettent en place. Pour la liaison de l’A 48 entre Ambérieu et Coiranne la Déclaration d’Utilité Publique pourrait être décidée rapidement. Les flux qui longent le Jura comme ceux qui viennent de Grenoble et de Valence pourraient facilement rejoindre l’autoroute qui mène à Chambéry, et de là aller dans la Maurienne.
Contournement Ouest de Chambéry:un maillon de plus pour attirer les poids lourds
Cette perspective de trafic routier alpin en augmentation est d’autant plus probable que le projet de contournement routier de Chambéry par l’Ouest avance lui aussi.
Le projet est un projet soutenu par l’Etat. Il menace la cluse de Chambéry, avec aussi de atteintes graves à l’environnement. Les associations dénoncent aussi le coût du projet, 700 millions d’euros, mais peut-être 1 milliard si des tunnels plus nombreux sont réalisés pour « protéger » le paysage.
Les répercussions seraient évidentes en termes de trafic, de consommation énergétique et d’émissions de carbone. L’allègement du trafic de transit sur la traversée de Chambéry laisserait la place au trafic local, avec une augmentation globale de la consommation énergétique et des émissions. Les répercussions seraient aussi sensibles sur le trafic ferroviaire et porterait atteinte au projet Lyon-Turin. Les associations entendent donc se mobiliser pour faire reculer ces projets.