L’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse aide les territoires à mettre en oeuvre des solutions efficaces, comme la dés-imperméabilisation des sols. L’infiltration des eaux où la pluie tombe réduit le débordement des réseaux d’eau pluviale ou unitaire, générateurs de pollutions.
Reconquérir le bon état des eaux et des milieux aquatiques, impose de restaurer durablement l’ensemble des paramètres physico-chimiques et biologiques d’un milieu aquatique en bonne santé. Cela nécessite d’agir sur l’ensemble des causes de dégradations en mobilisant tous les acteurs ( collectivités, entreprises, agriculture, transports, consommateurs, etc). La gestion intégrée des milieux aquatiques doit être pensée et mise en œuvre à l’échelle de chaque un bassin-versant ( quelle que soit sa superficie ) ou de l’aire d’alimentation d’une nappe souterraine, dans le cadre d’une solidarité amont-aval, l’amont étant responsable de la qualité des eaux qui s’écoulent vers l’aval.
Des travaux exemplaires autour du lac du Bourget
L’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse soutient les actions nécessaires à la restauration du bon état, l’élaboration et la mise en œuvre de plans d’actions et de contrats pluriannuels, multi-thématiques et concertés, associant plusieurs partenaires. Par exemple, sur le bassin versant du lac du Bourget ( Savoie) , le réchauffement climatique, et son corollaire, la baisse des débits des cours d’eau qui alimentent le lac ( notamment la Leysse) , fragilise les milieux aquatiques en été quand les besoins des différents usagers augmentent. Un Plan de Gestion de la Ressource en Eau (PGRE) porté dès 2016 par le Comité Intercommunautaire pour l’Assainissement du Lac du Bourget (CISALB), a réalisé pour plus de 25 M€ de travaux pour préserver l’eau et les milieux aquatiques, dont près de 11 M€ d’aide de l’agence de l’eau. Ces efforts ont permis d’améliorer l’état des eaux sur les affluents du lac. Sur la Leysse, les concentrations en hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) ont nettement diminué ce qui a permis de recouvrer un bon état chimique des eaux. Les travaux de dé-simperméabilisation des sols ont permis de réduire les débordements des réseaux d’eaux usées et les rejets de polluants à la rivière. Pour le Sierroz les mêmes types de travaux ont permis un retour au bon état pour les diatomées qui étaient en état moyen jusqu’en 2019.
Dés-imperméabiliser réduit les débordements des réseaux
Dans l’agglomération lyonnaise, le Syndicat mixte des transports pour le Rhône et l’agglomération lyonnaise (SYTRAL) a mis à profit la création de plusieurs lignes de tramways pour favoriser l’infiltration de l’eau dans les sols. Ceci permet l’amélioration du fonctionnement du système d’assainissement en limitant les débordements de réseaux en temps de pluie. Sur un budget global de 900 M€ de travaux, 30 M€ ont été consacrés à la déconnexion des eaux pluviales des réseaux (45 hectares déconnectés) avec une aide de l’agence de l’eau de 11 M€.
Concernant spécifiquement la pollution aux PFAS, la Préfète coordonnatrice du bassin Rhône-Méditerranée pilote une task force interministérielle pour surveiller les zones concernées, investiguer sur les sources de pollution et mettre en œuvre des solutions. Des mesures concrètes ont déjà été prises pour réduire la pollution à la source (par exemple, par la prescription d’arrêt d’utilisation des PFAS rejetés dans le Rhône par l’usine Arkema à Oullins Pierre-Bénite fin 2024) et rétablir la conformité de l’eau d’alimentation distribuée (par exemple, par la mise en place d’installations de traitement de l’eau potable sur plusieurs captages, par les collectivités et gestionnaires avec l’accompagnement des services de l’Etat).