L’Autorité de Sûreté nucléaire recommande des études sur les impacts à long terme des déchets de l’exploitation de mines d’uranium en France de 1948 à 2001.
Saisie par le ministère chargé de l’énergie dans le cadre du plan national de gestion des matières et déchets radioactifs (PNGMDR), l’Autorité de Sureté Nucléaire a rendu son avis sur la gestion des anciens sites miniers d’uranium, pour contribuer aux orientations de la 5e édition de ce plan.
L’exploitation de mines d’uranium en France, entre 1948 et 2001, a produit 76 000 tonnes d’uranium. Les activités d’exploration, d’extraction et de traitement ont concerné environ 250 sites de tailles très hétérogènes principalement dans le Massif Central, mais aussi en Bretagne. Tous les sites miniers sont désormais réaménagés.
Plusieurs matériaux ou déchets sont susceptibles d’avoir été stockés sur les anciens sites miniers : les stériles miniers, les résidus de traitement miniers, et les déchets divers issus notamment du démantèlement des installations d’exploitation minière.
Dans le cadre du PNGMDR 2016-2018, les études remises par Orano Mining permettent d’approfondir la démarche engagée depuis plusieurs années.
Le classement des sites en ICPE est un progrès
Le débat public mené en 2019 a souligné que le classement des sites de stockages de résidus de traitement miniers d’uranium au titre des installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE) et la reprise des stériles miniers autrefois disséminés dans le domaine public représentent un progrès. Le débat a cependant montré l’importance d’un dialogue local de qualité, notamment pour prendre en compte l’impact à long terme des sites.
L’ASN recommande qu’Orano Mining achève la modélisation de la mobilité à long terme de l’uranium et du radium-226 au sein des stockages de résidus de traitement miniers. Orano Mining devra faire des propositions pour limiter, si nécessaire, les impacts à long terme de ses stockages.
Étude sur le lac de Saint-Clément
L’ASN recommande également qu’Orano Mining établisse une stratégie de gestion pérenne de toutes les stations de traitement des eaux issues des anciens sites miniers uranifères. Afin de limiter le risque éventuel, sur le long terme, d’exposition engendrée par des sédiments radiologiquement marqués, elle estime nécessaire d’identifier et de préciser les processus d’accumulation de ces sédiments dans les rivières ou les lacs en aval des sites miniers d’uranium. Elle recommande qu’Orano Mining finalise l’étude en cours sur le lac de Saint-Clément (Allier) et examine l’opportunité d’études analogues pour d’autres sites, en fonction du contexte hydrogéologique ou de particularités locales.
L’ASN rappelle que les situations d’exposition au radon susceptible d’être d’origine naturelle, identifiées lors du recensement des stériles miniers dans le domaine public, doivent faire l’objet d’une remédiation appropriée.