André Mugnier, conseiller municipal d’Annecy chargé de l’Agenda 21 de la Ville, expose les principaux points de l’Agenda adopté par la Ville. Développement du vélo, maitrise de l’énergie dans les bâtiments communaux, véhicules municipaux propres figurent dans l’agenda et Annecy pourra inspirer une démarche plus large pour l’agglomération.
Quels sont les axes essentiels de l’agenda, surtout les axes sur lesquels, en dehors de la sensibilisation et de l’information, la Ville a en raison de l’imbrication des compétences, une réelle action ?
La ville étant le premier échelon territorial, elle a un impact réel sur le quotidien des habitants, même si aujourd’hui certaines compétences sont gérées de façon opérationnelles par d’autres collectivités : adduction et assainissement des eaux, déchets, développement économique. La ville, dans ces domaines, insistera sur les aspects de sensibilisation ou d’information, qui ont une importance majeure dans l’appropriation de l’agenda 21 par tous. Cependant, les secteurs de l’énergie, de l’urbanisme, des espaces verts, de la petite enfance et de la vie scolaire, sont, entre autres, des champs de compétences pour lesquels la Ville aura une action forte.
Le secteur des transports étant celui dont les émissions de GES continuent de croître le plus vite, quelles actions la Ville entend-elle engager pour réduire l’emprise de la voiture, réduire la vitesse ?
Même si la politique globale des transports est gérée au niveau de la Communauté d’Agglomération au travers d’un Plan de Déplacements Urbains (PDU), la Ville d’Annecy s’attachera, par le développement de son réseau cyclable, sa politique de stationnements ou la mise en place de zones 30 à la réduction de la place de la voiture en ville. Par ailleurs, en interne, la Ville est précurseur dans le domaine des énergies alternatives puisque plus de 60 % de sa flotte automobile, tous modèles confondus, roule au GPL ou à l’électricité. Ce pourcentage va bien au delà des obligations réglementaires qui imposent un quota d’au moins 20 % de véhicules propres.
Développement du vélo
Quels progrès ont été enregistrés, quels sont les objectifs ?
La Ville s’inscrit dans le schéma intercommunal de développement du réseau cyclable et réfléchit, à chaque création ou réfection de voirie, à la faisabilité de créer une piste ou une bande pour les vélos. Elle développe par ailleurs le nombre de garages à vélos sur son territoire.
Comment cela est-il et sera-t-il mesuré ?
Des mesures régulières seront réalisées.
Comment la Ville a-t-elle déjà progressé sur la gestion de son propre patrimoine, en particulière en matière d’énergie ?
Par exemple, en matière d’éclairage public, les consommations ont diminué de moitié en une quinzaine d’années malgré l’augmentation du nombre de points lumineux. Ceci est dû au changement d’ampoules moins gourmandes en énergies et à une meilleure densité d’éclairage. Par ailleurs, une thermographie aérienne , détection par infra rouges des déperditions énergétiques des bâtiments grâce à une photographie aérienne, permettra, après des prises de vues cet hiver, de construire, en fonction des résultats obtenus, un planning de réhabilitation de nos bâtiments municipaux en commençant par les plus énergivores.
Enfin, la réhabilitation du Hall des Expositions, selon une démarche de Haute Qualité Environnementale, ainsi que celle de la salle Chattenoud avec des panneaux photo voltaïques participent de cette démarche globale d’économies d’énergies portée par la collectivité.
Bientôt des recommandations architecturales
La Ville envisage-t-elle des règles d’urbanisme qui incitent fortement, en dehors même d’incitations financières, à l’utilisation des EnR en elles-mêmes sources d’économies à terme ?
La Ville ne peut pas encore, réglementairement, imposer un rendement énergétique d’un bâtiment via son Plan Local d’Urbanisme (PLU) approuvé en décembre 2006. Elle peut par contre sensibiliser, au travers d’un cahier de recommandations architecturales qui est en cours de finalisation, les futurs propriétaires et constructeurs. Dans les mois à venir, la ville réfléchira aussi à la concrétisation de ces recommandations par l’octroi de subventions aux particuliers qui souhaiteraient investir dans des solutions alternatives de chauffage ou dans des systèmes utilisant les énergies renouvelables.
Comment dans une ville ou les prix de l’immobilier sont très élevés, parvenir à la mixité sociale prévue par la loi SRU ?
Premièrement, la Ville, dans le cadre de son PLU, a réservé certaines zones en mutation de son territoire en imposant des critères de mixité sociale et d’activités. Ensuite, elle travaille à certains montages financiers avec des banquiers ou des promoteurs, pour fournir des terrains à moindre coût, et s’assurer en retour de pouvoir permettre l’accession à la propriété à des prix maîtrisés.
Comment la réalisation des objectifs de l’Agenda 21 sera-t-elle suivie ?
Un comité de pilotage a été constitué pour suivre l’ensemble des actions. Des tableaux de bord des projets sont en cours d’élaboration. Par ailleurs, un groupe de référents internes, représentant l’ensemble des services de la mairie, permettra un suivi précis des objectifs de l’agenda 21.
La Ville entend-elle agir pour un agenda 21 de la communauté d’agglomération ?
Compte tenu des compétences fortes de la communauté d’agglomération, il est pertinent qu’un tel document soit aussi élaboré. La ville centre, forte de son expérience, pourra bien sûr apporter sa réflexion à cette démarche intercommunale.