Le groupe a été condamné à payer environ 200.000 euros d’amende et à doubler la rente versée à la veuve de la victime. La décision pourrait ouvrir la voie à d’autres procédures judiciaires, ont déclaré vendredi l’avocat et la famille de la victime.
Serge Venel est décédé en 2009 à l’âge de 59 ans, d’un cancer du poumon après avoir travaillé entre 1978 et 1984 comme chef de maintenance sur la mine d’uranium d’Akokan au Niger, gérée par une filiale d’Areva de droit nigérien, la Cominak.
Maladie professionnelle
Quelques mois avant le décès, en mars, le pneumologue avait dit que la cause du cancer était “l’inhalation de poussières d’uranium”, a expliqué Peggy Venel, fille de Serge Venel à l’audience tenue en février. L’avocat de la famille de Serge Venel, Jean-Paul Teissonnière a rappelé que la Sécurité sociale avait “reconnu la maladie professionnelle durant la période de travail au Niger et la Caisse primaire d’assurance maladie a adressé ses conclusions à Areva, considérant donc qu’AREVA est l’employeur”. Le tribunal a jugé qu’AREVA avait commis “une faute inexcusable”, en tant que “co-employeur”.
Le tribunal a confirmé que l’exposition répétée à des poussières d’uranium et le manque de protection étaient responsables de cette pathologie “Cette décision désigne le véritable responsable: celui qui tire les bénéfices de l’opération et qui exerce la réalité du pouvoir sur les conditions de travail au Niger, c’est-à-dire Areva”, a dit Me Jean-Paul Tessonnière, l’avocat de la famille, soulignant que l’impunité des sociétés-mères qui produisent à l’étranger pourrait évoluer avec ce type de jugement.
Areva disposera d’un mois après la notification du jugement pour faire appel de cette décision que le groupe juge “incompréhensible et paradoxale”. Lors de l’audience, l’avocat d’AREVA, Me Philippe Plichon, avait plaidé “l’irrecevablilité” du dossier. “La faute inexcusable s’exerce contre l’employeur, qui est Cominak”, avait-il affirmé.
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