Les Amis de la Terre estiment que le lancement de l’autoroute ferroviaire Calais-Turin, annoncé ce mardi, ne répond pas aux objectifs environnementaux annoncés en 2013. Pour Daniel Ibanez, porte parole de l’association, le transfert modal devrait être beaucoup plus important.
En 2013, le gouvernement s’était engagé à sortir de la route l’équivalent de 500 000 camions/an sur 4 autoroutes ferroviaires à l’horizon 2020. Un objectif qui était resté lettre-morte jusqu’à présent puisque le fret ferroviaire a continué son déclin. Aujourd’hui, les Amis de la Terre France saluent la volonté du gouvernement d’inverser cette tendance mais demandent une action à la hauteur de l’objectif fixé et des enjeux sanitaires et climatiques.
La nouvelle ligne Calais-Turin a pour objectif, selon le gouvernement, de sortir à terme de la route l’équivalent de 40 000 camions/an. Pour Daniel Ibanez, porte-parole des Amis de la Terre sur le fret ferroviaire, le compte n’y est pas : “Sur le seul tronçon Ambérieu – Turin, c’est l’équivalent d’un million de camions qui pourrait être sorti des routes avec les infrastructures existantes. Ce tronçon est l’un des plus stratégiques pour diminuer la pollution de l’air dans les vallées alpines donc on ne peut plus se contenter de mesurettes”.
La redynamisation à son plein potentiel du tronçon Ambérieu – Turin est une mesure indispensable pour accompagner les transporteurs routiers dans la transition : “Aujourd’hui, les transporteurs routiers sont prêts, car la traversée des Alpes par le fret ferroviaire est moins coûteuse que par camion. La prochaine Loi d’Orientation des Mobilités doit intégrer une obligation d’alternative ferroviaire par des autorisations de circulation à la hauteur des capacités existantes” conclut Daniel Ibanez.