La création de « Ma Mutuelle Région Auvergne-Rhône-Alpes », mutuelle santé régionale destinée à améliorer a protection santé de personnes insuffisamment couverte, a été votée par l’assemblée régionale unanime.
En Auvergne-Rhône-Alpes, selon le dossier présenté lors de l’assemblée qui a débattu jeudi, environ 300 000 personnes ne bénéficient pas de complémentaire santé. Toujours selon le même dossier, 26% des Français auraient déjà renoncé à des soins médicaux pour des raisons financières. Face à cette situation, la Région souhaite faire émerger des offres de couverture complémentaire santé à des tarifs abordables en mobilisant les acteurs du territoire : mutuelles, assureurs, institutions de prévoyance.
Le projet prend en compte en particulier des personnes qui ne bénéficient pas de complémentaire santé obligatoire dans le cadre de leur travail (jeunes, séniors,auto-entrepreneurs, agriculteurs). Par ailleurs, les tarifs sont en hausse constante et les perspectives 2024 indiquent encore une hausse de l’ordre de 10% par les opérateurs du marché, mutuelles, institutions de prévoyance, assureurs.
Plusieurs dizaines de milliers d’assurés
Le dispositif « Ma Mutuelle Région Auvergne-Rhône-Alpes » s’inspire de l’initiative de Mornant ( Rhône) commune dont le maire est Renaud Pfeffer, par ailleurs vice-président de la Région en charge de la sécurité. Le projet vise à mobiliser des opérateurs de l’assurance complémentaire santé afin qu’ils proposent trois niveaux de garanties : tarifs inférieurs au moins de 15-20% à couverture équivalente aux taris pratiqués en général ; augmentation tarifaire limitée dans le temps ; prise en compte des priorités de santé publique de la Région autour de la prévention. L’objectif est de faire économiser de 1 000 à 1 500 euros par an sur le budget des ménages. Disponible dès juin 2024 et ouverte à tous les habitants d’Auvergne-Rhône-Alpes sans condition de revenu, sans limite d’âge et sans questionnaire médical, ce dispositif devrait intéresser des dizaines de milliers de personnes à l’horizon de trois à quatre ans.
La mutuelle s’inscrit, pour l’exécutif, dans la continuité de l’action de la Région en faveur de l’accès à la santé : création de maisons de santé, GIP pour embaucher des médecins, soutien aux hôpitaux de proximité, consultations mobiles de spécialistes dans les déserts médicaux etc. Elle vient compléter le travail également engagé sur l’accès à la prévention (promotion de l’activité physique et de la bonne alimentation notamment).
L’Appel à Manifestation d’Intérêt (AMI) auprès des acteurs du secteur (assureurs, mutualistes, institutions de prévoyance) sera disponible dès le 30 octobre sur le site internet de la Région. Les opérateurs qui répondront aux enjeux des administrés, deviendront les partenaires de la Région et pourront proposer leurs offres « Ma Mutuelle Régionale » sur les territoires.
Soins dentaires et soins post-cancer
Par ailleurs, toujours dans le domaine de la santé, le gouvernement a annoncé que le remboursement des soins dentaires allait passer de 70 à 60% dès octobre 2023. En complément, la Région proposera que tous ses habitants, sans condition d’âge, bénéficient d’un examen bucco-dentaire pris en charge une fois par an. Aujourd’hui l’Assurance maladie prend en charge cet examen seulement pour les 3-24 ans.
Pour les soins esthétiques post-cancer, la Région travaillera à une prise en charge par exemple pour des prothèses capillaires semi- naturelles (actuellement seules les synthétiques sont intégralement remboursées) ; des crèmes anti-démangeaisons ; gel fortifiant pour les cils ; soutien-gorge compressif post-opératoire etc.
Dans le cadre du débat, plusieurs élus ont pris la parole. Anne Aubois ( SED, Puy de Dôme) a demande tout en annonçant le soutien de son groupe Socialistes, Ecologistes, Démocrates) , comment la Région interviendra financièrement et comment tous les groupes politiques seront associés à la mise en place du système.
Benjamin Joyeux, ( Les Ecologistes, Haute Savoie) se réjouit à priori de l’initiative. Le groupe Les Ecologistes souhaite en effet aussi améliorer la couverture des groupes sociaux dont les plus besoins sont les plus évidents. Roger Meallet ( PRG , Puy de Dôme), souhaite que l’appel à manifestation d’intérêt soit réservé aux acteurs mutualistes. Johann Cesa ( SED, Loire, ) demande que les mutuelles qui redistribuent les bénéfices soient prioritaires dans cet appel à manifestation d’intérêt. Benjamin Joyeux, rappelle que trois types, d’entreprises, sont présentes sur le marché, compagnies d’assurance, institutions de protection , mutuelles. L’élu écologiste demande que l’AMI soit lancé seulement en direction des sur les mutuelles et institutions de prévoyance. Mais cette restriction n’est pas possible dans le cadre d’un AMI.