La pandémie a montré l’incompréhension par une partie des citoyens de la démarche scientifique, qui a permis de mettre au point, entre autres solutions, des vaccins. Le Conseil économique, social et environnemental régional fait des propositions en faveur de la diffusion plus large de l’information scientifique et technique.
La pandémie de la Covid a mis sur le devant de la scène les acteurs de la science. Les projecteurs de l’actualité ont parfois créé une certaine confusion, un certain scepticisme. Le rapport présenté par Marie Bruno, au nom du groupe de travail présidé par Dominique Pella(1) mentionne même que l’appareil médiatique, écho de ces attentes, s’est fait le porte-parole « d’une multitude de personnalités, présentées comme des experts, apportant chacune sa version de la situation […] Les citoyens veulent être informés rapidement et d’une manière tranchée. »
Face à cette demande, plusieurs pistes sont proposées : décloisonner les relations entre chercheurs et citoyens, développer l’action des centres de culture scientifique et technologique (CCSTI), développer l’utilisation des réseaux sociaux, impliquer les entreprises, mais aussi les collectivités.
Cette démarche a été approuvée par tous les groupes du Ceser, au-delà de la diversité des commentaires. Ainsi, Lise Bouveret, pour la CGT (collège syndicats de salariés) rappelle « les conditions dans lesquelles les chercheurs travaillent, l’insuffisance des salaires, le maintien du crédit impôt recherche, des appels pour le financement par projet. » Elle critique aussi le groupe Sanofi « qui dégraisse alors qu’il a bénéficié de 1,3 milliard de crédit impôt recherche. »
Resserrer les liens locaux
Pour Claude Bordes (collège 1, employeurs) la compréhension de la démarche scientifique est de plus en plus mal diffusée. Or, la complexité des situations et des choix suppose une meilleure appréhension de la démarche scientifique. Il faut rendre la science plus accessible, établir un lien entre les chercheurs et la société. Pour un renforcement de la recherche dans des domaines importants pour le futur, il faut accentuer l’implication des collectivités et resserrer les liens entre entreprises et recherche.
Le rôle des CCSTI devait être développé, avec des partenariats public-privé, en lien avec les collectivités. Pour Christian Juyaux-Blin, de la CFDT, le dialogue entre les scientifiques et la société est une préoccupation ancienne. Le syndicat, rappelle son représentant, n’hésite pas à critiquer les dérives de la technique, mais il soutient aussi fortement l’innovation.
Pour Dominique Pella, président du groupe de travail sur la diffusion de la culture scientifique, la mobilisation doit être large. Il faut remettre en cause des pratiques, et par exemple avoir une lecture plus rationnelle du principe de précaution qui a justifié trop souvent une méfiance excessive.
- Dominique Pella, est par ailleurs délégué régionale de l’Inserm pour Auvergne-Rhône-Alpes.
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