Dans le cadre des discussions sur le budget primitif 2016 de la région Rhône-Alpes-Auvergne, l’exécutif régional souhaite en priorité redonner une capacité d’autofinancement à la région. Cela passera notamment par une baisse des dépenses de fonctionnement.
A l’occasion de l’assemblée plénière du Conseil Régional de Rhône-Alpes-Auvergne des 14 et 15 avril, Etienne Blanc, premier vice-Président de l’exécutif en charge du budget, ainsi que la commission des finances, ont pointé les dysfonctionnements de la Région entre 2010 et 2015. ” Ces dysfonctionnements sont dûs à des échanges autour de la répartition budgétaire sans définir de priorités. “, estime Etienne Blanc. Or, ce dernier rappelle que les Régions sont les seules collectivités territoriales capables d’impulser le niveau d’investissements nécessaire au sein des territoires. Etienne Blanc regrette que les anciens exécutifs de Rhône-Alpes et d’Auvergne n’aient pas prévu et anticipé dans leur budget une capacité d’autofinancement permettant de faire face à l’investissement.
Pour assurer une capacité d’autofinancement pérenne, l’exécutif compte dès 2016 faire baisser les dépenses de fonctionnement. ” Celles-ci ont augmenté de 900 millions d’euros entre 2010 et 2015, alors que les recettes n’ont augmenté que de 790 millions d’euros.” répète Etienne Blanc. La dette s’est accrue en cinq ans, tandis que les impôts ont augmenté de 400 millions d’euros. L’une des augmentations les plus significatives est celle des dépenses de personnel passées de 290 à 337 millions d’euros, soit une progression de 16% entre 2010 et 2015.
Une baisse de l’épargne brute
En Rhône-Alpes-Auvergne, “ l’investissement a baissé plus que dans les autres régions, ce qui fait d’elle l’avant-dernière région de France en la matière.” Cette gestion a eu une conséquence claire : l’épargne brute entre 2010 et 2015 a baissé de 31% passant de 604 à 419 millions d’euros. Or, Etienne Blanc affirme que “la véritable urgence est de remettre cette région sur des rails budgétaires seines, en lui redonnant des capacités d’autofinancement”.
La diminution des dépenses de fonctionnement permettra notamment d’augmenter l’épargne brute de 62 millions d’euros dès cette année. L’exécutif souhaite par ailleurs stabiliser l’emprunt et qu’en 2020, l’endettement soit à un niveau correct. Pour cela, des sujets vont être priorisés, dont la préparation des nouveaux contrats de développement, tandis qu’un travail sera réalisé sur le budget environnement, en collaboration avec les territoires et les EPCI.