Les investissements prévus en région parisienne sont cinq fois supérieurs par habitant et par an à ce qu’ils sont en Auvergne-Rhône-Alpes.
C’est la Fédération nationale des associations d’usagers des Transports ( FNAUT) , et non des élus, qui a publié les chiffres ce mercredi matin lors d’une conférence de presse régionale à la Maison de l’Environnement de Lyon. Les investissements prévus en région parisienne, et non pas en Ile de France plus vaste, représentent 6 milliards d’euros par an. La Société du Grand Paris à elle seule, engloutit chaque année 3 milliards d’euros pour la construction de 200 kilomètres de lignes de métro souterraines et l’édification de quelque 60 gares, toutes signées d’une architecte de renom. La SNCF investit dans le ferroviaire 2,3 milliard d’euros pour réaliser entre autres, le Charles de Gaulle Express entre l’aéroport et la capitale. La RATP investit chaque année un milliards d’euros. Résultat : 500 euros d’investissement par habitant et par an.
Un effort pour le ferroviaire
A côté, Auvergne Rhône-Alpes investi huit fois moins par habitant. SNCF réseau a fait un effort ces dernières années, et investit cette année 400 millions d’euros notamment pour rénover des voies, financer le Léman Express et commencer à faire évoluer la gare archi-saturée de la Part-Dieu. Le tunnel Lyon Turin suppose une dépense annuelle d’un peu plus de 200 millions pendant encore une douzaine d’années. Le SYTRAL (Syndicat des Transports de l’Agglomération de Lyon) investit bon an mal an 130 millions. Ici ou là, entre Annemasse, Saint-Etienne et Grenoble, quelques centaines de kilomètres de tramway en plus coutent chaque année entre 20 et 30 millions ensemble. Total de l’investissement pour Auvergne Rhône-Alpes : 95 euros par habitant et par an.
” Il y a des besoins en région parisienne.” reconnait Bruno Gazeau, président de la Fédération nationale des Associations d’Usagers qui s’organise au niveau régional sous la présidence d’Anne-Marie Ghémard. La raison de cette situation héritée d’une vision centralisée du territoire ? La question des infrastructures de transports n’est pas du tout portée par les élus : chacun midi à leur clocher. Personne n’a de vision régionale, encore moins européenne. La Région elle-même, avec 80 personnes pour son service transport, ne fait pas le poids technique par rapport à la SNCF. “ C’est la SNCF qui a écrit la convention.” estiment les responsables régionaux de la FNAUT.
L’aménagement régional en matière d’infrastructures de transport, mériterait la mise en place d’un grand outil associant par exemple à Lyon, le dossier ferroviaire et le dossier transports urbains. Cet outil intégré aurait une vision globale et pourrait réunir les moyens financiers nécessaires. Or actuellement tout est totalement étanche entre la SNCF et les autorités locales organisatrices de Transport, les AOT. Et cela pourrait bien durer longtemps sauf volonté politique… … imperceptible.