Un mois après le lancement d’Euclid, l’agence spatiale européenne (ESA), en collaboration avec le consortium Euclid dévoile les premières observations capturées par le satellite qui termine sa recette en vol conçu pour percer les secrets de la matière noire et de l’énergie noire.
La mission Euclid est principalement dédiée à la cosmologie, à l’étude de l’histoire de l’expansion et de la formation des grandes structures de l’Univers. Elle vise à mieux connaitre deux composantes de l’Univers, l’énergie noire et la matière noire. Euclid regroupe plus de 2 200 personnes ( 425 en France) dans 250 laboratoires ( une trentaine en France) de 17 pays Les principaux industriels impliqués sont Thales Alenia Space & Airbus Defence and Space, respectivement en charge du module de service et du module de charge utile. De nombreux industriels ont été impliqués dans la conception des instruments.
Développé pour explorer l’évolution de l’Univers sombre, Euclid créera une carte 3D de l’Univers, avec le temps comme troisième dimension, en observant des milliards de galaxies jusqu’à 10 milliards d’années- lumière et réparties sur un tiers du ciel. Euclid permettra de mieux comprendre l’accélération de l’expansion de l’Univers. Les astronomes pourront déduire de ces données, des propriétés de la gravité et de celles de l’énergie noire et de la matière noire, qui contribuent ensemble à 95 % du contenu énergétique de l’Univers. Les premières images scientifiques sont ainsi attendues fin 2023. Les premières observations sont disponibles sur le lien
https://filesender.renater.fr/?s=download&token=aecda611-211e-41d0-a451-448b5cfd83d6
Ces premières images sont permises par l’imageur visible VIS (VISible instrument) et le spectromètre infrarouge NISP (Near Infrared Spectro Photometer). Le NISP, un spectrophotomètre proche infrarouge, développé avec le CNES sous la responsabilité du Laboratoire d’astrophysique de Marseille qui a fourni la partie opto-mécanique. Il implique de nombreux partenaires internationaux, parmi lesquels en France le Centre de physique des particules de Marseille (CNRS/Aix-Marseille Université) en charge du plan focal, l’Institut des deux infinis de Lyon (CNRS/ Université Claude Bernard Lyon 1) et le Laboratoire de physique subatomique et cosmologie (CNRS/Université Grenoble Alpes) en charge de la caractérisation des détecteurs, et le CEA qui a fourni les cryomoteurs. Le NISP réalise des spectres et des images à travers des filtres de couleur, ce qui permet d’estimer les distances de millions de galaxies par deux méthodes – la spectroscopie et la photométrie.