Les Archées sont des microorganismes s’épanouissent à une température autour de 55°C et qui en présence d’hydrogène et de carbone, produisent du méthane.
En valorisant le dioxyde de carbone coproduite de la méthanisation, la jeune pousse auvergnate BioUPP, veut améliorer le bilan énergétique et » carbone » , de l’électricité verte, de l’hydrogène vert et de la méthanation.
La méthanisation a été fortement développée en France depuis une dizaine d’années. Elle permet de valoriser des déchets d’origine végétale en produisant, par le travail de bactéries en environnement sans oxygène, un biogaz, chargé en éléments valorisables comme le méthane, CH4, mais aussi d’éléments polluants et surtout en moyenne de 40% de CO2.
Ce CO2 non capté est émis dans l’atmosphère. Evidemment ce CO2 est d’origine végétale c’est en quelque sorte un CO2 » renouvelable ». Bien sûr il n’accroit pas la concentration de gaz à effet de serre dans l’atmosphère et constitue un indéniable progrès. Mais on peut mieux faire.
Electricité verte mais intermittente
C’est l’ambition des cofondateurs de BioUPP , Nadia Auclair et Pierre Fontanille. Le brevet mis au point par des chercheurs du CNRS et de l’Université Clermont Auvergne, permet de mettre en place des solutions pour mieux utiliser le carbone co-produit par la méthanisation.
Les fondateurs sont partis de plusieurs constats. Premier constat, dans la chaine des énergies vertes, l’électricité renouvelable se développe rapidement. Il s’agit d’une électricité produite par des sources intermittentes, soleil ou vent. Il arrive que cette électrice verte, ne puisse pas être intégrer dans le réseau électrique . Il faut donc la stocker par exemple en produisant de l’hydrogène par électrolyse de l’eau.
D’un autre côté, du CO2 est produit par la méthanisation. Or, la valorisation du CO2 est possible grâce à la méthanation. Elle consiste à accrocher un atome de carbone et quatre atomes d’hydrogène pour obtenir cette chère molécule CH4, le méthane. C’est la même molécule que celle du gaz naturel.
Mettre au point le bio-réacteur
Cette méthanation peut être réalisée, par voie biologique, avec des microorganismes (des archées) , comme d’autres bactéries ( sans oxygène) produisent directement du méthane. L’objectif : mettre au point le bioréacteur dans laquelle injecter de l’hydrogène et du CO2 pour que les bactéries émettent du méthane 100% bio évidemment.
Ce bioréacteur pourra fonctionner à pression atmosphérique à de faibles températures ( 55 degrés) ce qui économisera encore de l’énergie par rapport à d’autres process de méthanation sous pression . Elle devra être placée dans l’équipement qui enverra le méthane issu de méthanisation vers le réseau de distribution ou de transport de gaz, déjà existant. La quantité de méthane injectée dans le réseau pourra ainsi être augmentée. Pour le réseau tout est prêt car les infrastructure sont en place avec le gaz naturel d’origine fossile. L’enjeu de BioUpp sur ces prochains mois est de mettre au point un pilote industriel.