Lors des premières éditions de BioVision, l’accès des malades atteints du sida à des traitements était une revendication majeure. Des états, des associations de malades, des ONG de solidarité avaient réclamé à l’ouverture des brevets et le développement de médicaments génériques. Indiscutablement en 14 ans, la situation a avancé. Aujourd’hui, des millions de malades du sida peuvent être traités gratuitement, comme c’est le cas au Mexique, dont José Angel Cordova Villalobos, Ministre de la Santé, a rappelé les progrès en matière de protection sanitaire et sociale.
La situation sanitaire de centaines de millions de personnes reste cependant fragile. D’abord parce que de nombreux médicaments restent chers. Or, les difficultés financières de nombreux Etats ne permettent pas de développer la couverture sanitaire. Les médicaments coûtent chers (20% du système de soins), comme le reste de la chaine de distribution. Mais surtout, il est nécessaire de renouveler les formules car les traitements doivent être améliorés pour tenir compte des résistances, comme c’est le cas pour la tuberculose.
Des médicaments plus simples
Les médicaments doivent être aussi simplifiés, comme l’a expliqué le Dr Paul Stoffels, responsable de la recherche et du développement pour le groupe Janssen, filiale de Jonhson and Johnson, qui propose des médicaments contre le sida et la tuberculose. Des traitements simple, sont mieux observés, dont plus efficaces y compris contre les résistances.
Il est donc nécessaire d’innover encore. Il faut innover pour mettre au point des traitements plus pratiques, et trouver des médicaments contre plusieurs infections. Les médicaments, mais aussi des vaccins, comme le fait l’Institut Mérieux, contre la tuberculose, la dengue. Il faut chercher des traitements contre la malaria.
200 000 morts
Comme il faut lutter contre les faux médicaments, qui représentent un tiers des médicaments proposés dans certains pays. Ces médicaments falsifiés, sans substance active parfois, qui contiennent parfois des substances dangereuses, tuent chaque année 200 000 personnes dans le monde. Nora Berra, secrétaire d’Etat à la Santé a rappelé l’urgence de la lutte contre les trafics.
Quelles sont alors les perspectives en matière d’innovation dans le domaine du médicament ? Il semble qu’un virage puisse être pris. Jusqu’à présent, de nombreux médicaments ont été produits par des laboratoires occidentaux, y compris pour les autres régions du monde. Les industries du médicament émergent aussi dans de nombreux pays. « La Chine et l’Inde vont changer la donne dans les années qui viennent, estime Alain Mérieux, président de l’Institut Mérieux. Ces pays ont d’énormes moyens scientifiques, et doivent faire face au problèmes de santé de leurs propres populations ». En prenant en charge les maladies de leurs habitants, les pays émergents pourront apporter aussi des solutions pour de nombreux pays en voie de développement.
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