La place de la filière bois dans la production d’énergie?
Nicolas Garnier: Nous parlons davantage de chaleur renouvelable que de production d’électricité. Les besoins ne sont pas seulement des besoins en électricité, les besoins en chaleur sont très importants. Nous sommes convaincus que le potentiel de la biomasse issue des forêts est énorme. Il existe déjà environ 400 réseaux de chaleurs locaux, gérés par des collectivités. Il existe aussi une demande croissante de la part de collectivités de plus grande taille.
Quel est l’objectif de l’accord entre AMORCE et la Fédération Nationale des Communes Forestières:
Le marché de la chaleur produite à partir du bois doit se développer. Des offres privées se développent de la part de groupes engagés dans le secteur de l’énergie, comme de la part d’entreprises du secteur de la trituration.
Nous voulons faciliter l’émergence d’une filière publique locale.
Les enjeux?
Il convient de développer une livraison de qualité. Un effort a été réalisé ces dernières années et les systèmes d’approvisionnement actuels permettent d’utiliser des plaqettes de qualité, un bois sec, mais des problèmes existent parfois avec des bois qui comportent des éléments indésirabes. Or, il faut que la qualité s’améliore et soit garantie pour la création de nouvelles installations et de nouveaux réseaux d’approvisionnement.
Il faut aussi une garantie au niveau des prix. Il est nécessaire que les collectivités consommatrices disposent d’un combustible dont le prix ne soit pas indexé sur le prix d’un combustible fossile. Enfin, il est nécesaire d’aller vers des contrats de longue durée. Il serait difficile pour des collectivités d’investir dans des équipements lourds, sans avoir l’assurance de livraisons de combustibles sur une vingtaine d’années.
Il faut aussi garantir aux communes forestières, des recettes qui permettent d’investir dans des infrastructures, comme des postes forestières, pour aller chercher du bois dans des conditions parfois difficiles.
Dès cet été, nous allons travailler avec les agglomérations de Grenoble et de Chambéry, pour aboutir à des accords permettant de fixer les quantités, les qualités, les prix de combustibles pour des durées de dix ans. On peut même imaginer que des collectivités productrices et consommatrices créent des structures communes.
Recueilli par michel.deprost@enviscope.com