Inscrite dans sa Charte et lancée en 2011, l’étude de la réintroduction du Bouquetin des Alpes dans les Bauges à fait l’objet d’une restitution lors du dernier Bureau du Parc Naturel Régional des Baueges pour les élus se prononcent sur l’avenir du projet.
L’opération se révèle pour le moment plus difficile qu’en Chartreuse où des populations de Bouquetin des Alpes ont été réintroduites ces dernières années.
L’étude menée pendant un an par ASTERS, Conservatoire départemental des espaces naturels de Haute-Savoie, démontre que le massif présente un réel potentiel d’accueil dans le secteur Arcluzaz-Péclod notamment dans les Hautes-Bauges, sur et autour de la Réserve Nationale de Chasse et de Faune Sauvage ( RNCFS). Malgré la présence de la station de Sambuy-Sethenex, le secteur serait le plus favorable. Plusieurs autres secteurs ont été étudiés: le secteur du Mont Colombier, le secteur de Margeriaz et le secteur du sud du Massif. Mais ces secteurs sont soient très fréquentés, soit très survolés par les parapentistes, soient ne bénéficient pas de milieux assez ouverts.
Objectifs scientifiques et objectifs de réintroduction
L’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage, est co-gestionnaire de la RNCFS et pilote des programmes la recherche. Pour l’Office, il n’est pas simple de faire coexister les objectifs scientifiques attachés à cet espace et la volonté d’enrichissement du patrimoine naturel. Les chasseurs peuvent craindre la concurrence avec le chamois et la réduction des plans de chasse pour ce dernier. Les agricultteurs craignent des dégâts aux cultures.
Les éleveurs redoutent eux les risques de transmission de maladie aux élevages ( brucellose). Des cas de brucellose déclarés dans le massif voisin du Bargy, en Haute Savoie) suscitent des interrogations de la part des éleveurs quant aux conséquences sanitaires sur leurs troupeaux et les productions locales.
Pas de priorité nationale
Le groupe national Bouquetin, estime lui que la réintroduction de bouquetin est prioritaire pour combler des lacunes de populations entre les Hautes Alpes et les Alpes de Haute Provence, ou encore dans le Dauphiné et en Provence. La Région Rhône-Alpes n’a pas elle-mêmesdonné un avis favorable, car le Bouquetin n’est pas pour elle une espèce prioritaire.
Les élus du Parc se sont interrogés sur l’opportunité de ce nouveau projet, dans un contexte budgétaire imposant la prudence, et face aux engagements qu’il implique pour les cinq prochaines années. Considérant que les conditions de réussite ne sont actuellement pas réunies, les élus du Parc ont décidé de ne pas donner suite au projet pour le moment.