Le démantèlement du caisson réacteur 1 de la centrale de Bugey devrait reprendre avec une nouvelle technique . Le choix de la déconstruction fait partie des engagements d’EDF alors que dans d’autres pays, les électriciens laissent les centrales en place perdre lentement leur radioactivité.
Mis en service en 1972 le réacteur a été arrêté définitivement en 1994. Les opérations de mise à l’arrêt définitif se sont terminées fin 2005. Le réacteur est (avec les deux réacteurs de Saint Laurent des Eaux, et trois réacteurs de Chinon) l’une des six unités du modèle UNGG (Uranium Naturel Graphite Gaz) qui furent exploitées par EDF.
Bugey 1 avait été choisi comme site pilote pour le démantèlement de réacteur graphite-gaz. Le retour d’expérience engrangé lors de son démantèlement total sera utilisé pour la déconstruction des cinq autres unités UNGG françaises (deux à St Laurent A et trois à Chinon A).
Les opérations déjà réalisées ont consisté à évacuer le combustible, vidanger les circuits et réaliser les opérations de mise à l’arrêt définitif. Les opérations ont concerné le démontage des installations non nucléaires (turbines, alternateurs, matériels de la station de pompage). Ont suivi la vidange et l’assainissement de la piscine ayant servi au stockage du combustible, le démontage de la machine de chargement/déchargement du cœur et l’évacuation des déchets vers les filières de stockage.
Il restait à démanteler le caisson, un haut bâtiment dont les murs ont 8 mètres d’épaisseur qui remplit le rôle de la cuve réacteur. La phase de démantèlement du caisson devait être engagée tout d’abord en recourant à une méthode sous eau. L’objectif était de remplir d’eau cette énorme piscine verticale, pour réaliser les opérations de démontage de matériels irradiés. Mais il aurait été nécessaire de vérifier et d’assurer l’étanchéité d’une construction qui contient plus d’acier que la tour Eiffel. Remplir ce volume d’eau créait le risque d’effluents radioactifs qu’il aurait fallu traiter.
La méthode de déconstruction sous eau a été abandonnée pour une méthode sous air, utilisée aux Etats-Unis, en utilisant une méthode déjà été mise en œuvre en 1995 à Fort Saint-Vrain, dans le Colorado aux États-Unis.
Le démantèlement sous air, permet d’utiliser des outils télé opérés qui évitent d’exposer des intervenants à la radioactivité. Les contraintes d’étanchéité à l’eau sont éliminées. La méthode sera expérimentée sur un premier caisson à Chinon. En attendant la préparation du démantèlement se poursuit. La radioactivité a déjà été éliminée à 98,9% du site. Les paries non nucléaires ont été démontées.
La phase finale de réhabilitation du site est prévue pour s’achever à l’horizon 2035. Les éléments démontés seront stockés dans le bâtiment ICEDA en cours d’achèvement. La déconstruction du Bugey 1 aura un très faible impact radiologique sur l’environnement : les études démontrent qu’il sera 31 000 fois inférieur à la radioactivité naturelle en France (égale à 2,4 millisievert).
Le choix de la déconstruction méthodique est un choix de la filière nucléaire française, d’EDF. D’autres pays optent pour le maintien des installations dans lesquelles le combustible et les éléments irradiés, perdent doucement de leur radioactivité. C’est le cas aux Etats-Unis, en Grande Bretagne et en Allemagne.