Le cadencement des dessertes TER a commencé a prendre son rythme de croisière ce lundi 10 décembre, après avoir été lancé le dimanche 9. Globalement, le basculement s’est bien déroulé, a expliqué ce lundi, Alain Sermet, directeur régional de la SNCF, lors d’une conférence de presse commune organisée par la Région Rhône-Alpes et la SNCF. Pendant cette conférence de presse, Jean-Jack Queyranne, président de la Région a insisté sur le caractère très innovant de l’opération qui est une première pour la SNCF, pour les Régions.
De samedi 23h59 à dimanche 00h01, la SNCF en Rhône-Alpes a basculé d’un système à un autre. L’opération a mobilisé 75% des 15 000 salariés de l’entreprise dans la région, personnels roulant, conducteurs et contrôleurs, personnel commercial dans les gares, personnels dans les ateliers, le postes de circulation.
Plutôt mieux que d’habitude
« Le changement s’est plutôt mieux déroulé que d’habitude» a expliqué Anne Marie Idrac, présidente de l’entreprise, lors de la conférence de presse. En effet, chaque année, lors des changements de services, c’est à dire lors de l’ajustement des horaires et de l’offre, au printemps et en hiver, les modifications dans l’organisation du travail, provoquent des tensions entre syndicats et direction, et parfois des conflits.
Le cadencement n’a pas motivé des tensions de ce type. Néanmoins, la nouvelle organisation met plus fortement à contribution les cheminots. Ce lundi, devant la porte de l’hotel proche de la Part Dieu où avait lieu la conférence de presse, une vingtaine de manifestants de la CGT étaient rassemblés. Le responsable du syndicat nous a expliqué quelques unes des difficultés enregistrées: information et formations trop tardives du personnel, difficultés avec le matériel.
Concilier voyageurs et fret
Le cadencement a aussi dû être mis en place en conciliant fret et voyageurs. Il n’aurait pas servi à grand chose sur le plan environnemental si la priorité donnée aux voyageurs avait marginalisé un transport de marchandises déjà en difficultés. « Nous avons conservé des sillons pour les trains de fret » explique Alain Sermet.
Moderniser la signalisation, pas seulement les rails
Enfin, le lancement du cadencement a apporté la preuve des limites du réseau ferroviaire, en même temps que celle de son potentiel. En faisant rouler davantage de trains, en sollicitant parfois le réseau au maximum, les faiblesses sont apparues, reconnues par la Région, par la SNCF, qui exploite les trains et par Réseau Ferré de France, qui gère les infrastructures.
Ce constat confirme plusieurs priorités de RFF, de la Région pour moderniser le réseau.
« Nous achevons la modernisation de la ligne Lyon Bourg en Bresse, pour la sections Lyon Villars les Dombes, pour la fin de 2008. Est en cours la modernisation de la ligne Grenoble Valence, qui je le rappelle est à ne seule voie. Mais nos voyons que les deux gros points sur lesquels il fautg agir sont les nœuds des grandes villes, où de plus en plus de trains ont rendez-vous».
Il faudra investir pour accroître le trafic à la Part-Dieu, à Grenoble en faisant sauter le verrou de Voreppe, mais aussi dans l’agglomération franco-genevoise. Dans ce secteur, est projetée la construction de la voie Cornavin-Eaux Vives Annemasse ( CEVA) qui doit améliorer le trafic TER dans le secteur.
Bien des investissements concernent la signalisation. Tout n’est pas spectaculaire et tout ne se résume pas à la construction de nouvelles lignes. Une modernisation de la gestion doit permettre d’accroître la capacité du réseau d’ici à 2020 : c’est l’objectif du Schéma Régional des Services de Transport, en cours d’élaboration par la Région.