La filière arboriculture de Rhône-Alpes connait depuis plusieurs années une évolution difficile. « Nous n’aurons pas de repreneurs » nous ont expliqué récemment des producteurs de fruits du Mont d’Or, au nord de Lyon. Les petits fruits des Monts du Lyonnais, framboise, groseille, mais aussi cerises sont durement concurrencés comme la production de la Vallée du Rhône. La concurrence, rappellent les professionnels est multiples. Elle se situe au niveau des coûts de production avec des pommes qui arrivent de Chine, d’Afrique du Sud, du Chili. Mais aussi avec des petits fruits venant d’Allemagne, ramassés à des coûts de main d’œuvre inférieurs aux coûts français. La concurrence est facilitée par le rôle de la distribution qui donne souvent la priorité aux prix, alors que le consommateur, à la recherche du prix, souhaite parfois consommer tous les fruits en toutes saisons.
Région Rhône-Alpes et le Comité stratégique Fruits Rhône-Alpes réagissent en rappelant que ” les fruits locaux de saison durent le temps…d’une saison !” “Les déguster dès aujourd’hui et demander des fruits de Rhône-Alpes dans les magasins ou sur les marchés, c’est consommer de façon responsable, et contribuer à maintenir l’activité des 63 000 personnes qui travaillent
dans ce secteur”. La région produit d’ailleurs des fruits en toutes saisons: au printemps ( cerises), en été ( pêches, abricots, petits fruits), à l’automne ( raisins, pommes, poires, noix, châtaignes).
La filière régionale réunit 3 000 exploitations fruitières, avec un chiffre d’affaires de 370 M€ (14% la valeur nationale) La filière est l’une des plus importantes de France. Elle représente un cinquième du verger français : 50% du verger français en abricotiers (9 000 ha), dont la majeure partie est dans la Drôme. Rhône-Alpes représente 50% du verger français en noyers. La moitié de la valeur régional est produite par la pêche et l’abricot. Six espèces sont prédominantes dans le verger rhônalpin : abricot, cerise, pêche, prune, poire et pomme. En plus de sa grande diversité, la production est caractérisée par sa qualité : la châtaigne d’Ardèche, la noix de Grenoble ou les olives noires de Nyons sont des AOC ; les pommes et poires de Savoie sont sous IGP (Identification Géographique Protégée) ; les abricots, pêches et nectarines sont des labels rouges. La production bio est la première de France !
Pour soutenir cette production, le Conseil régional a engagé plus de 3 M€ sur 3 ans à travers un plan d’investissements individuels de protection des vergers et la démarche collective du CROF Fruits (Contrat Régional d’Objectifs de Filière). Ce plan permettra une meilleure structuration de l’offre au niveau régional pour la rendre plus compétitive à l’international, une meilleure sécurisation des entreprises, la pérennisation de l’activité, et la promotion des fruits rhônalpins.
