Le Commissariat à l’Energie Atomique changera de dénomination pour devenir Commissariat à l’Energie Atomique et aux Energies Alternatives. Le présiden de la République l’a annoncé lors de la présentation des objectifs de l’Emprunt national largement consacré à la recherche. Pour le président de la République « il s’agit bien ici de respecter l’engagement du Gouvernement d’une parité absolue des efforts de recherche entre le nucléaire et les énergies renouvelables. Je vous annonce donc que pour porter cette nouvelle ambition »
La nouvelle dénomination reflétera mieux les domaines de recherches menées par le CEA depuis plusieurs années dans le domaine des énergies “bas carbone”, notamment au centre de Grenoble. Le CEA poursuit ses recherches dans le domaine du nucléaire, notamment militaire, mais il a développé des recherches dans le domaine de l’efficacité énergétique et dans le domaine des énergies nouvelles. A Grenoble, le Laboratoire d’Innovation pour les Technologies des Energies Nouvelles et les Nanomatériaux ( www-liten.cea.fr ) coordonne des recherches sur le solaire, la production d’hydrogène, les piles à combustible, le stockage de l’électricité pour l’habitat et le transport, la transformation de la biomasse en biocarburants. Dans ce dernier domaine, le CEA vient de lancer une nouvelle expérimentation dans le domaine de la biomasse de deuxième génération à Bure.
En juin 2009 à l’Institut National de l’Energie Solaire (Ines), à Savoie Technolac le Président de la République avait souhaité que la dénomination actuelle du CEA évolue pour refléter le périmètre de ses activités et à tenir compte des engagements de l’Etat à investir à parts égales dans le nucléaire et dans les énergies renouvelables. « Là où nous dépensons un euro pour le nucléaire, nous dépenserons un euro pour la recherche sur les énergies propre », avait déclaré le président de la République.
L’ambition de l’Etat est de faire du CEA nouvelle formule, un pôle aussi puissant que le Commissariat a pu l’être dans le domaine du nucléaire: moyens pour la recherche, innovation, transfert de technologie. Le CEA a été à l’origine d’une véritable filière nucléaire en France, qui compte au niveau mondial. Mais cette filière s’est largement constituée aux dépens d’autres filières dans les énergies renouvelables ( éolien, solaire) vers lesquelles d’autres pays ont investi. Le pari du gouvernement est de confier au CEA la mission de constituer une filière solaire française, et même une filière “énergies renouvelables”. Dans la région Rhône-Alpes, Jean Therme, directeur du CEA Grenoble, devient un pilier de la filière solaire, en particulier photovoltaïque. Le CEA a fortement investi l’activité recherche de l’INRETS. La recherche photovoltaïque universités/CNRS plus dispersée à le sentiment d’être parfois moins bien traitée. ” L’Institut Français du Pétrole est cerné” explique un observateur. L’IFP a en effet accumulé des savoir faire dans le domaine des énergies fossiles.
En mettant le paquet sur le CEA, la France veut rattraper son retard. Un pari audacieux.
Le CEA comprenait à la fin 2008, 15 581 salariés, répartis sur neuf sites, dont le centre de Grenoble et dans la vallée du Rhône, le centre ValRho, à Marcoule, dans le Gard, près de la limite avec l’Ardèche. En 2008, le financement des programmes civils du CEA est assuré à 45 % par l’Etat, à 35 % par des recettes externes (entreprises partenaires, fonds incitatifs nationaux, collectivités locales et Union européenne) et enfin à 20 % grâce à deux fonds dédiés à l’assainissement des installations civiles et de défense. Par ailleurs, le financement des programmes de défense reste principalement assuré par des subventions versées par le ministère de la Défense (90%).
En 2008, le budget du CEA était de 3,5 milliards d’euros ; 2,1 milliards d’euros pour les programmes civils, 1,4 milliard d’euros pour les programmes défense.