L’Autorité de sûreté Nucléaire française suit de près la situation dans les centrales nucléaires japonaises, en particulier dans la centrale de Fukushima, dont plusieurs réacteurs et piscines d’entreposage de combustibles connaissent de graves évolutions.
L’exploitant TEPCO poursuivait ses efforts pour rétablir l’utilisation des plus robustes moyens de refroidissement. Une ligne à haute tension a pu être posée jusqu’à la centrale. Les réacteurs n°1, n°2, n°5 et n°6 ont pu être connectés au réseau, mais les équipements électriques doivent être vérifiés avant d’envisager leur branchement. Ces vérifications prendront plusieurs jours. Les conditions de travail demeurent difficiles du fait du niveau de rayonnement sur le site. A 500 mètres du réacteur n°3, les débits d’équivalents de dose restent supérieurs à 2 mSv/h, obligeant les opérateurs à limiter au maximum leur présence.
Les rejets ont entraîné des dépôts de radioactivité au sol et sur les végétaux. Les premières mesures réalisées par les autorités japonaises la région de Fukushima indiquent une contamination en Iode 131 et en césium de l’eau, des végétaux et des aliments. Cela conduit à dépasser dans certains cas les valeurs admissibles pour les denrées alimentaires de la réglementation japonaise. Les valeurs les plus élevées sont relevées dans les légumes à feuilles comme les épinards qui par leurs larges feuilles recueillent une grande quantité de poussières ou de gouttes de pluie.
L’importance et la localisation des zones concernées par ces contaminations ne sont pas encore connues. Le 16 mars, l’évacuation de la zone des 20 km utour de la centrale a été mise en oeuvre et les autorités ont maintenu la demande de mise à l’abri de la population dans un rayon de 30 km. La météo indique que les vents s’orientent désormais vers les terres. La pluie annoncée peut conduire à concentrer localement les dépôts de radioactivité au sol. Les rejets radioactifs se poursuivent. Quelle que soit l’évolution de la situation, le Japon aura à gérer, dans la durée, les dépôts de radioactivité consécutifs à ces rejets. La radioactivité relevée par les balises de mesure à Tokyo reste faible et ne nécessite pas d’action particulière de protection des populations. La présence d’iode 131 a été mise en évidence dans le réseau d’eau potable de la région de Tokyo, mais avec une très faible concentration ne présentant pas de risque pour la santé.