Le Ceser Auvergne-Rhône-Alpes a voté ce mardi un avis en faveur d’aides plus simples, plus transparentes, allant aux unités de production, à l’environnement local des industries du futur sur les territoires.
Le président du Conseil régional, Laurent Wauquiez, a saisi le Conseil économique, social et environnemental régional (Ceser) sur la simplification des mesures en faveur de l’industrie du futur dans les territoires. Les conseilleurs du Ceser, réunis ce mardi sous la présidence d’Antoine Quadrini, ont échangé avant de voter sur le rapport présentée par Jocelyne Duplain, présidente de la Section industrie.
La section industrie, il faut le rappeler, a été créée pendant l’actuel mandat du conseil. Pour le Ceser, l’industrie joue un rôle irremplaçable dans la production locale pour créer des emplois, et éviter la production lointaine génératrice d’impacts énergétique et environnementaux négatifs.
Rapprocher de l’Europe industrielle
Auvergne-Rhône-Alpes possède beaucoup d’industries, mais se trouve en marge du cœur industriel de l’Europe, a rappelé Jocelyne Duplain. Le but : rapprocher l’industrie régionale des régions européennes, surtout les plus performantes, en anticipant sur l’industrie de demain.
Face à cet objectif, le constat est clair. Les aides aux industries sont nombreuses, mais relativement faibles. Il faut simplifier les procédures, les rendre transparentes, faciliter l’accès aux aides, piloter, évaluer. Il faut aussi afficher une ambition et viser le renforcement des unités de production. L’accent doit être mis sur la transition écologique, sur les reprises d’entreprises, sur la création, sur le développement des très petites et petites entreprises. L’enjeu foncier est aussi un frein. Il faut installer les entreprises dans de bonnes conditions, les répartir dans les territoires. La Région doit apporter son soutien aux intercommunalités dans les zones les moins denses.
Transparence sur les aides publiques
Pour Bruno Bouvier (CGT), le versement des aides publiques aux entreprises doit faire débat car des aides de plus en plus importantes sont versées sans vérification des résultats. La simplification doit s’accompagner de critères transparents, pour une évaluation non seulement par les élus, mais aussi par les partenaires sociaux. Cette simplification du maquis (4 000 aides au niveau national) doit permettre de mettre fin au clientélisme. Il faut aussi mettre de l’ordre dans les actions des collectivités, Région et métropoles.
Elisabeth Rivière (LPO), au nom des associations de défense de l’environnement, insiste sur la nécessité de concilier développement industriel et milieux naturels alors que « les activités humaines ont un impact lourd sur la destruction du cadre de vie« . La mise en place de l’éco-conditionnalité des aides doit stimuler l’économe circulaire et la réduction de l’impact carbone.
Pour Jean Barrat (CFDT, collège2), il faut établir des débats entre partenaires sociaux dans les filières industrielles régionales, et faire se rapprocher les mondes de l’économie, du social, de l’environnement. Pour Jean Chabbal (collège 1, employeurs), il est positif que le soutien à l’industrie soit en débat. Auvergne-Rhône-Alpes bénéficie d’une réelle puissance industrielle, mais présente aussi des faiblesses : petite taille des entreprises, situations de sous-traitance.
Le soutien ne peut se résumer à des aides directes. Il faut construire des environnements favorables : foncier, numérique, formations, centres de recherche. Le montant modeste des aides régionales (52 millions d’euros par an) impose une harmonisation et des coopérations entre la Région et les Métropoles.