Jean-Luc Fugit, député du Rhône, président du Conseil national de l’air, se félicite de l’engagement de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) en faveur de la qualité de l’air, avec la devise : « Chaque habitant de la planète a le droit de respirer un air pur ».
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a publié le 22 septembre de nouvelles lignes directrices relatives à la qualité de l’air. Ces lignes directrices fixent des seuils de concentration dans l’air extérieur pour 5 polluants (particules fines PM2.5 et PM10, dioxyde d’azote NO2, ozone O3 et dioxyde de soufre SO2), au-delà desquels ces polluants présentent un impact sur la santé.
Celles-ci viennent mettre à jour, à la lumière de l’évolution des connaissances, grâce aux travaux validés à travers plusieurs centaines de publications scientifiques, les précédentes valeurs proposées en 2005. Comme attendu, les seuils sont considérablement abaissés, en raison d’effets sur la santé mis en évidence à des niveaux de pollution plus bas que ceux considérés auparavant.
Je tiens à saluer, en tant que scientifique, député, et président du Conseil national de l’Air, le travail effectué par l’OMS depuis de nombreuses années pour fournir des recommandations plus affinées sur la pollution de l’air, et ainsi donner un cap aux différents pays pour construire leurs politiques d’amélioration de la qualité de l’air et de protection de la santé.
Ce travail est d’autant plus important qu’il inclut une proposition de trajectoire pour atteindre les lignes directrices proposées, avec des seuils intermédiaires. Par cette proposition, l’OMS démontre sa prise en compte de la réalité des situations de différents pays, et sa volonté de les accompagner sur une trajectoire progressive et adaptée.
L’OMS estime que près de 80 % des morts liées à la pollution de l’air dans le monde pourraient être évitées en respectant les lignes directrices. Rappelons en effet que la pollution de l’air est responsable de plus de 7 millions de décès prématurés par an dans le monde, dont plus de 400 000 en Europe, et plus de 40 000 en France.
« L’air pur est un choix politique et une responsabilité sociétale »
« L’air pur est un choix politique et une responsabilité sociétale » a affirmé le Dr Hans Kluge, directeur régional Europe de l’OMS, lors de la conférence de presse de ce jour.
Rappelons que la qualité de l’air s’améliore globalement en France depuis 20 ans. Les émissions de certains polluants (particules fines PM10, oxydes d’azote…) ont baissé significativement, et les dépassements des seuils réglementaires pour ces polluants sont moins nombreux. Ce n’est néanmoins ni suffisant, ni généralisé à tous les polluants, ni à tous les territoires, et c’est pourquoi l’action publique engagée doit se poursuivre.
Parmi les mesures mises en place depuis 3 ans pour aller plus loin, on peut citer :
- Les Zones à Faibles Émissions mobilité (ZFE), mises en place dans la loi d’orientation des mobilités de 2019 et renforcées dans la loi climat de 2021, pour réduire la pollution aux oxydes d’azote, dont plus de 60 % sont émis par le transport routier, en limitant la circulation des véhicules les plus polluants dans les villes ;
- Les aides à la conversion pour l’acquisition de véhicules plus propres : bonus écologique, prime à la conversion, surprime ZFE-m, microcrédit véhicule propre… ;
- Le plan chauffage au bois, pour réduire de 50 % les émissions de particules fines PM2.5 entre 2020 et 2030, adopté dans le cadre de la loi climat et résilience de 2021 ;
- La révision de l’indice Atmo de la qualité de l’air en 2021, mise en place par l’État sur proposition du Conseil national de l’Air, pour inclure la mesure quotidienne des particules fines PM2.5, et ainsi mieux rendre compte de la qualité de l’air que nous respirons.
Quelle est la prochaine étape ?
Ces nouvelles lignes directrices appellent maintenant à une révision des normes européennes de concentration, et une première réunion est prévue cette semaine par la Commission européenne. Je souhaite que l’Union européenne s’appuie sur les recommandations de l’OMS pour aligner au plus vite les normes européennes de qualité de l’air sur les nouvelles lignes directrices. En France, il nous faut continuer à renforcer, à rendre plus transversale et à mieux partager l’action publique mise en œuvre pour améliorer la qualité de l’air que nous respirons.